Les pensionnaires de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (Inefja) de Thiès ont décrété 24h de grève avant d’organiser une marche pacifique dans les artères de la ville pour réclamer l’affectation d’un infirmier-chef de poste dans leur établissement.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) –
L’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (Inefja) de Thiès est doublement handicapé. Ses pensionnaires sont sortis dans la rue pour réclamer l’affectation d’un infirmier-chef de poste au sein de leur établissement. A travers une marche pacifique, organisée hier dans les artères de la Cité du Rail, une centaine d’élèves non-voyants ont étalé toutes les menaces qui pèsent sur leur santé du fait d’un manque de prise en charge. Le président du foyer socio-éducatif de l’Inefja, Fallou Ndiaye, au cours se désole : «Depuis 2017, le système sanitaire est paralysé à l’Inefja à cause de l’absence d’un infirmier d’Etat. L’infirmerie est gérée par un bénévole. Et cette situation ne peut plus perdurer.» Il s’offusque : «Les élèves de l’Inefja courent depuis lors après l’Etat pour avoir un infirmier. Nous étions même venus ici à la gouvernance de Thiès en 2018 pour réclamer l’affectation d’un infirmier et le gouverneur qui était là à l’époque nous avait promis qu’on allait en avoir la semaine prochaine. Cette semaine a duré presque 3 ans et demi. Jusqu’à présent nous n’avons pas un infirmier.» Fallou Ndiaye enchaîne : «Pendant ce temps, notre école continue de recevoir des élèves déficients visuels. Et toutes nos demandes envoyées au ministère de la Santé pour régler cette vieille doléance sont restées vaines. Nous avons usé de toutes les voies de recours, sans succès, parce qu’on n’a pas eu les réponses attendues. C’est pourquoi nous sommes sortis aujourd’hui pour rappeler au chef de l’Exécutif régional que jusqu’à présent nous sommes confrontés à ce problème. Il arrive très souvent que certains pensionnaires de l’école, qui n’habitent pas Thiès, rentrent chez eux et y restent deux à trois semaines pour des raisons de santé. Cet état de fait impacte beaucoup leurs études parce qu’ils perdent beaucoup d’heures de cours.» Ces élèves non-voyants, malgré l’engagement du gouverneur à trouver une solution à ce problème dans les 24 heures qui suivent, allant même jusqu’à leur annoncer le nom de l’infirmière qui leur sera affectée, disent attendre du concert. «Le gouverneur nous a promis de régler le problème dans moins de 24 heures, par l’envoi même d’une notification sur laquelle figurera le nom de l’agent en question affecté. Maintenant, du moment qu’en 2018 une promesse du genre nous avait été faite en vain, nous attendons de voir. Si ladite notification tombe, on tiendra une réunion pour voir quelle suite donner à l’affaire.»
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