La «politisation à outrance des temples savoir dans notre pays» a interpellé des acteurs de l’éducation, le dimanche 21 mai 2023, à Thiès, lors d’un forum traitant du thème : «Réformer le système éducatif pour mieux l’adapter à nos valeurs sociales.» Une occasion pour l’ancien Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène, de s’offusquera du fait que «la vocation de l’école sénégalaise soit en train d’être dévoyée par des comportements d’enseignants-politiciens». Il a étalé ses «craintes et complaintes» au cours de rencontres du savoir, pour remarquer que «l’école sénégalaise risque de perdre ses valeurs si l’on n’y prend garde».

Le ministre-conseiller du président de la République pointe du doigt «cette tendance à prendre l’espace scolaire comme un terrain politique». Il considère que «le Sénégal est aujourd’hui à la croisée des chemins sur la situation politique qui est un peu tendue» et rappelle, quand même, que «non seulement force doit rester à la loi», mais aussi que «l’école a un rôle régalien, celui de faire en sorte que la responsabilité des uns et des autres soit toujours de mise». Pour cette raison, l’ancien syndicaliste, à haute et intelligible voix, a condamné «le comportement de certains enseignants qui utilisent leur appartenance politique pour endoctriner, influencer des élèves». Le ministre-conseiller trouve cela «inacceptable, intolérable».

Au cours de cette rencontre, une plateforme, qui se déclare «Sentinelle des valeurs de l’école sénégalaise», a été mise en place. Son président, Bassirou Sy, considère que «l’école sénégalaise est malade» et qu’«il faut une thérapie». Il a beaucoup insisté sur «l’éducation de certaines valeurs en disparition, relatives au Joom, au Ngoor, au Kersa, au respect de l’âge, entre autres». Surtout il pense à la nécessité d’intégrer aujourd’hui ces valeurs dans le système éducatif.
Par Cheikh CAMARA – Correspondant