THIES – Après le retrait des panneaux publicitaires de boissons alcoolisées : Des imams ouvrent un autre front

La lutte contre l’insalubrité : c’est le nouveau combat du Collectif pour la sauvegarde des valeurs éthiques et morales, après le retrait des panneaux publicitaires de boissons alcoolisées dans le département de Thiès, qui avait fait l’objet d’une pétition en début août.
L’appel du président qui veut «zéro déchet» au Sénégal trouve écho à Thiès. Le Collectif pour la sauvegarde des valeurs éthiques et morales, qui regroupe des associations d’imams, du Rassemblement islamique du Sénégal (Ris), de la Jamatou Ibadou Rahmane (Jir), de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal (Lips)… compte s’engager dans ce combat de lutte contre l’insalubrité à travers une vaste campagne de sensibilisation sur les comportements. Selon son coordonnateur imam Mouhamadou Mbaye, qui s’exprimait, ce samedi, en marge d’un panel sur le rôle de l’imam dans la société, qui a regroupé une quarantaine d’imams du département de Thiès, «la lutte contre l’insalubrité fait partie des autres champs de bataille qui nous attendent après le retrait des panneaux publicitaires de boissons alcoolisées dans tout l’espace du département». Et pour le religieux, «les déchets sont la conséquence des mauvais comportements que nous avons». Il explique : «Les déchets trouvés dans les rues, la cause ce sont les déchets spirituels et de comportement. Donc si on essaye de parfaire et de valoriser les esprits, les comportements et les valeurs, les déchets vont disparaitre.» Pour dire, selon lui, ce collectif, né après l’apparition d’affiches faisant la publicité de l’alcool dans la ville, et qui a réussi à faire enlever ces panneaux, ne compte pas s’arrête là. «Cette action qui n’est qu’un début, a été un déclic, une prise de conscience de ce que nous pouvons faire dans l’unité. Nous comptons donc l’officialiser et le maintenir parce qu’il y a tellement de choses à combattre pour la sauvegarde des valeurs éthiques et morales. Parce que l’imam a une position privilégiée, lui permettant de regrouper au moins vingt personnes cinq fois par jour et au moins 300 personnes une fois par semaine lors de la prière du vendredi. Une tribune où il est interdit à tout le monde sauf à l’imam de parler. Donc, il a un rôle d’orienter les fidèles musulmans de sa circonscription sur leurs comportements pour sauvegarder les valeurs.» Pour dire toute la pertinence du rôle de l’imam, selon Dr Moustapha Kaye, qui pense que «si l’imam est conscient de sa mission d’éducation et d’orientation, la mosquée peut jouer un rôle dans un quartier que ni la police ni la gendarmerie ne peuvent accomplir». L’enseignant, qui introduisait le thème sur «Les qualités d’un imam efficace», d’affirmer que «si tous les imams étaient conscients de leur rôle, ils pouvaient changer beaucoup de comportements dans ce pays». Pour simplement dire, selon lui, «l’imam doit s’engager dans la marche de sa société». Pour cela, dit-il, «il doit être un homme informé. Il doit suivre l’actualité de son pays, il doit être cultivé pour ensuite pouvoir orienter les fidèles musulmans». Entre autres thèmes abordés lors de ce panel, «le rôle de l’imam dans l’orientation des comportements», introduit par le Professeur Makhtar Kébé, et «L’avenir de l’imamat au Sénégal», par imam Ahmed Dame Ndiaye, responsable de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal (Lips).