La Chambre criminelle de Thiès a vidé hier une affaire d’association de malfaiteurs et vol en réunion commis avec port d’armes. L’accusé, Mamadou Sow, a été condamné à 12 ans de travaux forcés.
12 ans de travaux forcés : C’est le verdict prononcé par la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Thiès contre le conducteur de charrette Mamadou Sow, poursuivi pour association de malfaiteurs et vol en réunion commis avec port d’armes. Des crimes commis le 20 mai 2015 de concert avec des personnes non encore identifiées. Ce jour là, vers 22 heures, les sapeurs-pompiers avaient pris le soin d’informer les éléments du commissariat central de Thiès de l’évacuation au Centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès d’un jeune individu, né en 1996, et demeurant au quartier Thionakh Peulh, qui venait d’être tabassé par une foule composée, entre autres, de conducteurs de motos «Jakarta». Il était accusé de vol. Une fois sur les lieux, les policiers identifient le mis en cause, Mamadou Sow, et l’appréhendent.
A ce même moment, un certain Lamine Diop s’est présenté spontanément aux enquêteurs, déclarant avoir été victime d’un cambriolage et d’une agression commise dans son magasin au quartier Sud-Stade Lat Dior par «deux individus». Aussitôt, les limiers lui enjoignent de les accompagner à l’hôpital régional où le patient Mamadou Sow, mis en cause dans une affaire de vol, venait d’être interné. Arrivé sur les lieux, Lamine Diop identifiera formellement ce dernier comme étant la personne qui avait vidé son comptoir après l’avoir menacé avec une machette et poursuivi dans sa boutique. Il explique : «Vers 20 heures, le 20 mai 2015, au moment de fermer ma boutique, j’ai entendu quelqu’un tirer de l’extérieur. Et c’est quand j’ai soulevé la porte pour vérifier que deux individus sont entrés, l’un portant une machette, et l’autre un fusil. Ils m’ont ensuite contraint à prendre la fuite de même que mon employé, avant de soustraire 10 mille F Cfa et des cartes de crédit d’une valeur approximative de 50 mille F Cfa», remarque la victime qui ajoute que «celui qui détenait le fusil avait tiré en l’air pour dissuader les riverains de le suivre et qu’en fin de compte, ces derniers lui avaient signalé la présence d’un troisième individu qui faisait le guet au moment de l’attaque.» L’employé du boutiquier, Babacar Ndiaye, qui a été convoqué à l’enquête préliminaire par les policiers pour procéder à l’identification de Mamadou Sow, lequel avait été placé dans un groupe de 10 jeunes choisis au hasard, n’avait rencontré aucune peine à designer le mis en cause comme «étant l’un des individus qui s’étaient introduits dans notre boutique, en l’occurrence celui qui détenait la machette». Il a confirmé les déclarations de son employeur quant au déroulement des faits. Le propriétaire du magasin et son employé ont unanimement déclaré avoir été attaqués par plusieurs personnes dont les deux se sont introduites dans la boutique. Précisant que Mamadou Sow et son acolyte les ont menacés respectivement avec une machette et un fusil sans pour autant leur infliger des blessures. D’ailleurs, il convient de relever qu’aucun élément des enquêteurs n’a pu établir l’existence de violences encore moins de les caractériser.
Mamadou Sow, pour sa part, a nié les faits qui lui sont reprochés devant les enquêteurs. Il a soutenu que cette nuit-là, il était à la recherche de deux vaches égarées du troupeau de ses parents et que c’est sur le chemin de retour, à hauteur du quartier Mbour 3, que des conducteurs de motos «Jakarta» s’étaient jetés sur lui et l’avaient battu avant de lui soustraire frauduleusement son téléphone portable et 45 mille F Cfa. Lorsqu’il avait repris connaissance, il se trouvait déjà à l’hôpital. Persistant dans ses dénégations devant le magistrat instructeur, l’accusé avait modifié sa version des faits, déclarant qu’il voulait louer les services d’un conducteur de moto «Jakarta» pour se rendre à son village Thionakh Peulh. Et à l’en croire, «à l’instant où je discutais de la monnaie et du prix du transport, j’ai entendu des personnes crier au voleur. Et dans la foulée, une personne m’avait assené un coup de pierre au menton qui m’avait assommé». Il a précisé s’être réveillé à l’hôpital, mais «n’avoir jamais été poursuivi par une foule».
La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Thiès, après délibération, a prononcé la peine de 12 ans de travaux forcés contre Mamadou Sow.
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