Le Conseil municipal de Cayar, avec à sa tête le député-maire Ndiassé Kâ, dégage ses responsabilités sur le «bradage» du domaine public maritime. En conférence de presse, le premier adjoint au maire de Cayar déclare qu’«une commission ad hoc chargée de la supervision et de la gestion des lotissements balnéaires faits par le premier maire de Cayar Moussa Guèye en 2006, avait été créée par le Conseil départemental». Alioune Ndoye ajoute que ladite commission a fait l’état des lieux et il fallait un arrêté du ministère des Finances qui demandait aux occupants de la balnéaire de payer des redevances parce qu’ils occupaient le domaine maritime. «On avait alors trouvé un hôtel en construction, qui appartient à un nommé Cheikh Guèye. Quand nous l’avons rencontré, nous lui avons demandé d’arrêter ses travaux sur le domaine public maritime parce qu’on n’avait vu aucun papier légal dans les archives de la mairie lui permettant de construire sur le balnéaire», raconte-t-il. M. Ndoye soutient en avoir informé le vice-président du Conseil départemental, Yankhoba Diattara, qui, selon lui, a demandé au président de la commission d’aménagement, Abdoulaye Sow, de venir constater de visu ce qui se passait au domaine public maritime de Cayar. «Ce dernier avait reçu l’ordre du vice-président du Conseil départemental de passer voir le maire de Cayar. Ce qu’il n’a pas fait. Il est venu, il a fait son constat et a autorisé Cheikh Guèye à poursuivre son chantier», explique-t-il. Le premier adjoint au maire de la commune de Cayar affirme donc que «l’autorisation qui a permis à Cheikh Guèye de construire, c’est Abdoulaye Sow qui l’a notifiée». Il en déduit que c’est un «manquement grave» et invite le Conseil départemental à «assumer ses responsabilités».
«Si Diattara dit qu’il n’est pas au courant, nous ne sommes pas de ce avis»
S’agissant des lotissements sur le domaine public maritime, Alioune Ndoye charge : «C’est un plan de lotissement balnéaire de 209 parcelles que le receveur des domaines de Thiès, Babacar Pascal Ndione, nous avait envoyé. Le Conseil municipal a ensuite fait une délibération approuvée par le sous-préfet de l’arrondissement de Keur Moussa. Nous avons ensuite remis l’arrêté de délibération au service des domaines. Et ce même plan de lotissement a été remis au Conseil départemental qui n’a pas encore délibéré. Donc, le Conseil départemental est au courant du plan de lotissement. Et si Diattara dit qu’il n’est pas au courant, nous ne sommes pas de ce avis parce que c’est lui qui avait délégué Pape Moussé Diop, en tant que président de la commission ad hoc qui supervisait et assurait la gestion du Dpm.»
Il précise qu’«aucune parcelle, à (sa) connaissance, n’a été attribuée». «Nous n’en avons pas la compétence. C’est une commission regroupant les chefs de services techniques (Cadastre, domaine, urbanisme), le Conseil départemental et la mairie de Cayar qui font les délibérations. Il y a cependant des parcelles vendues par les populations de Kaniac, un village situé dans la commune de Bambilor dans le département de Rufisque. Ils ont vendu à des Américains plus de 500 m2 sur le domaine public maritime de Cayar. Et ces gens sont venus et nous ont présenté une délibération du Conseil municipal de Bambilor», indique M. Ndoye. Pour l’heure, il informe qu’une enquête est ouverte sur le bradage du domaine public maritime. «Nous avons répondu à la convocation de la gendarmerie. Nous attendons la suite de la procédure. Nous sommes prêts à répondre parce que nous n’avons rien à nous reprocher», assure le premier adjoint au maire de Cayar.
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