Thiès – Conflits entre agriculteurs et éleveurs : Plaintes et complaintes

Les statistiques des conflits entre éleveurs et agriculteurs dans la région de Thiès sont alarmantes. A ce jour, 326 plaintes ont été enregistrées entre les départements de Mbour (38), Thiès (183) et Tivaouane (105). Ce qui montre une situation très grave qui doit être résolue. Par Cheikh CAMARA –
C’est une situation récurrente : les conflits entre agriculteurs et éleveurs, qui finissent souvent dans le sang. Une situation effrayante face à laquelle le Gouverneur de la région de Thiès, Saër Ndao, afin d’y trouver des solutions durables, a convoqué une réunion du Comité régional de développement (Crd) réunissant agriculteurs, éleveurs, autorités administratives, Forces de sécurité, entre autres.
Plusieurs causes majeures ont été soulevées, comme le non-respect des réglementations sur les pâturages, l’entrée précoce des animaux dans les champs après la récolte, la divagation nocturne du bétail, le dépôt illégal d’appâts empoisonnés, le recours à la violence pour régler les différends, mais en particulier la gestion des terres par certains maires, à qui il est reproché de vendre les espaces sans laisser suffisamment de terrain pour les éleveurs et les agriculteurs.
Il ressort du Crd que «le mal de Thiès, à présent, réside dans la boulimie foncière qui a été observée, surtout avec le déclassement de forêts classées qui servaient de zone pastorale pour les éleveurs». S’y ajoutent des «lotissements non justifiés comme ceux de Ndiobène, Thiaoune Mbambara et Thiaoune Peulh, par certaines autorités à Fandène et à Chérif Lô, qui sont en train de plonger les éleveurs dans l’agonie».
326 plaintes enregistrées entre Thiès (183), Mbour (38) et Tivaouane (105)
Les acteurs pensent que le chef de l’Etat doit poursuivre les audits du foncier. Le Gouverneur Saër Ndao trouve «impératif» de mettre fin à ces violences et d’instaurer un dialogue constructif. Aussi d’annoncer des mesures strictes et des sanctions pour dissuader de futures violences, rappelant que le chef de l’Etat, présidant la Journée nationale de l’élevage, avait insisté sur l’éradication du vol de bétail pour sécuriser le secteur.
Les acteurs du secteur ont largement discuté des problématiques liées au règlement des conflits entre agriculteurs et éleveurs, au vol de bétail, à l’urgence de ramener les gens devant leurs responsabilités. A en croire le Gouverneur Saër Ndao, «nous disposons des textes qu’il faut pour anticiper et prévenir les conflits. Malheureusement, dans la pratique, nous avons constaté qu’il y a eu beaucoup de conflits. Donc, il fallait s’arrêter pour revoir la situation, entamer des discussions pour que chacun comprenne où s’arrêtent ses responsabilités».
Correspondant