Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)

– C’est un fait inédit. Jusque-là, c’est l’opposition qui accusait les maires de la majorité présidentielle de bloquer la délivrance des certificats de résidence à leurs adversaires. Mais à Méouane, ce sont des responsables de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) qui indexent le maire apériste Bara Ndiaye. Le premier adjoint au maire de cette commune du département de Thiès, El Hadji Diop, qui faisait face à la presse, dimanche, a dénoncé avec énergie «la mafia et la délinquance» autour de la délivrance de cette pièce administrative en cours dans sa commune, critiquant «le silence» des autorités administratives. «Crai­gnant une déroute électorale humiliante à l’occasion des prochaines élections locales, Bara Ndiaye abuse de sa fonction de maire pour tenter de biaiser le processus normal de révision des listes électorales auquel il est associé en tant que représentant de la collectivité territoriale», a dit le Secrétaire général communal de la Ligue démocratique (Ld).
Il ajoute : «Il (le maire) traite de manière discriminatoire les citoyens suivant leur supposée identité partisane. Ainsi, tous ceux qu’il considère comme étant ses partisans bénéficient d’un traitement de faveur dans la délivrance des certificats de résidence pour leur inscription. A l’opposé, tous ceux qu’il suspecte d’être des adversaires font l’objet de toutes formes de tracasseries, de mépris, de blocage. Tous les alibis possibles et inimaginables sont évoqués pour empêcher des citoyens d’accéder à leurs droits civiques les plus élémentaires.»
M. Diop souligne, en outre, que l’édile de Méouane «exerce des pressions et des menaces sur les chefs de village en les dissuadant de signer des attestations de domicile à des habitants de ces villages». A cet effet, il dit avoir alerté à maintes reprises les autorités administratives chargées de veiller à la légalité des actes que pose le maire. Malheureu­se­ment, s’offusque-t-il, «à ce jour, rien n’est fait pour arrêter les dérives de ce petit pouvoiriste».
Face à cette situation, les leaders de la coalition Bby de Méouane comptent user de tous les moyens que leur confèrent le droit et la loi pour que les droits les plus élémentaires des populations soient respectés. «Le certificat de résidence n’est pas une pièce d’état civil, c’est une pièce administrative que le maire, le préfet, le sous-préfet, la police ou la gendarmerie peuvent délivrer. Il est donc inadmissible que le maire utilise cette pièce comme moyen d’empêcher des citoyens d’exercer librement leur droit», rappellent El Hadji Diop et Cie. Le Quotidien a tenté de joindre le maire de Méouane, sans succès.
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