Le détournement d’objectifs noté dans le projet de construction d’un marché au poisson moderne sis à la Zone d’aménagement concertée (Zac), a mobilisé hier toute la ville de Thiès, qui s’est déplacée sur le site pour constater de visu les faits.

Le site devant abriter le premier marché au poisson moderne de la ville de Thiès, sis à la Zone d’aménagement concertée (Zac), est aujourd’hui morcelé en parcelles à usage d’habitation. Pourtant dans le budget du ministère de la Pêche et de l’économie maritime, une enveloppe de 2,5 milliards francs Cfa a été dégagée pour la construction de cette infrastructure sur 5 ha. Mais des bornes de terrains ont été posées dans ledit site par la Direction de l’urbanisme. Scandaleux ! Dénèba Sall, président de la commission domaniale de la ville de Thiès, en déplacement pour constater de visu les faits, soutient qu’une «volonté du directeur de l’Urbanisme ne peut pas être au-dessus d’un engagement présidentiel. Le Président est au-dessus de toute l’Administration. Quand il donne un engagement pour doter Thiès d’un marché au poisson moderne, personne au niveau de l’Administration ne doit aller à l’encontre de cette volonté du Président». L’élu municipal de rappeler que «c’est le président de la République Macky Sall qui s’était engagé à doter Thiès d’un marché au poisson moderne. Et ce site-là a été retenu pour abriter l’infrastructure».
Mieux poursuit Dénèba Sall : «L’acte administratif délivré par le receveur des domaines est sorti depuis longtemps. Et nous étions venus avec les services de l’urbanisme, du cadastre et des domaines pour sécuriser le site depuis très longtemps.» Mais s’offusque-t-il : «A notre grande surprise nous nous sommes rendu compte que la Direction de l’urbanisme a prévu un projet d’extension de la Zac sur ce même site.» Et M. Sall de se demander : «Avant d’aller vers l’extension de la Zac, il faut quand même que l’ancienne Zac soit habitée au moins 50 à 60%. Aujourd’hui la Zac est habitée à moins de 40%.» Ainsi et de menacer : «D’ici la semaine prochaine si les bornes ne sont pas enlevées par la Direction de l’urbanisme, la ville de Thiès se réserve le droit de les enlever elle-même.» Et d’être catégorique : «Person­ne n’habitera sur ce site. Il n’abritera que le marché au poisson de la ville de Thiès.» Un marché dont les travaux seront bientôt lancés, selon Dénèba Sall, qui avait à ses côtés l’architecte et le représentant de l’Anam.
Joignant sa voix à celle du président de la commission domaniale, le mareyeur, Abdou Mbaye, d’insister sur l’importance du projet. Surtout que «Thiès de par sa configuration occupe 70% du littoral sénégalais». Or, indique M. Mbaye, «nous rencontrons d’énormes difficultés dans notre travail de mareyage au niveau de la ville. Il n’existe aucune infrastructure digne pouvant porter le marché. Il n’y a pas de marchés encore moins de chambres froides, ni d’usines de conservation des produits halieutiques». Pour simplement dire toute l’importance du projet que «nous allons défendre jusqu’au bout». Et de laisser entendre : «Ce ne sont pas des intérêts personnels qui vont nous priver de ce site.»