Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – 

Le «détournement d’objectifs» noté dans le projet de construction d’un marché aux poissons moderne à la Zone d’aménagement concertée (Zac) ul­cère la Coalition des acteurs de la pêche du Sénégal (Caps). Hier, Pendant leur assemblée générale pour élire leur coordonnateur régional à Thiès, présidée par le président du bureau national Alioune Thiam, la Caps a vivement dénoncé « le morcellement en parcelles à usage d’habitation », du site de 5 ha devant abriter le premier marché aux poissons moderne de la ville de Thiès. Scandaleux ! Ibrahima Diop, coordonnateur régional à Thiès de la Caps, se dit choqué qu’un autre projet dit « Exten­sion de la Zac » soit prévu sur le site retenu pour abriter l’infrastructure marchande. Surtout que Thiès, de par sa configuration, « occupe 70% du littoral sénégalais». Or, indique M. Diop, «nous rencontrons d’énormes difficultés dans notre travail de mareyage au niveau de la ville. Le marché aux poissons sis à Diassap est très sale. Et cela peut occasionner des conséquences sanitaires et environnementales désastreuses avec le déversement des eaux usées et l’odeur nauséabonde qui s’en dégage. Les véhicules traversent les eaux usées, contournent les bacs à ordures, comme si de rien n’était». Selon lui, «le marché aux poissons de Thiès est une bombe écologique et environnementale vue l’insalubrité et l’insécurité qui y règne». Conséquence : « Nos clients fuient le marché au profit des poissonneries qui prolifèrent dans la région.» Sidéré par cette situation, Ibrahima Diop s’offusque surtout que toutes les requêtes formulées par les mareyeurs « soient restées sans suite». « Nous avons entrepris, à maintes reprises, des démarches administratives auprès des autorités étatiques pour que Thiès puissent disposer, comme les autres villes, d’un marché aux poissons digne de ce nom, avec des infrastructures comme des chambres froides, d’usines de conservation des produits halieutiques… Malheu­reuse­ment, l’Etat n’a pas toujours réagi», enchaîne M. Thiam. Ainsi, il interpelle le Président Macky Sall pour la réalisation de cette infrastructure. Outre le marché aux poissons, le ma­re­yeur a aussi dénoncé la surpêche, pratiquée par les pêcheurs traditionnels, «lesquels utilisent des caisses de 10 tonnes à la place de 2 tonnes», condamne-t-il.
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