En sit-in hier devant la direction générale de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) à la cité ouvrière Ibrahima Sarr, des cheminots réclament deux mois d’arriérés de salaires. La direction générale précise que les salaires de mai ont été diligentés, il ne reste que ceux de juin.

Nouvelle manifestation des travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf). Ces cheminots, qui sont restés deux mois sans salaire, ont organisé hier un sit-in devant la direction générale de la boîte, à la cité ouvrière Ibrahima Sarr, pour alerter les autorités. Aly Diallo Sow, secrétaire chargé des revendications de la Fédération des travailleurs du rail (FetRail) crache ses vérités : «Nous sommes restés deux mois sans percevoir nos salaires. Et le problème ici, à Dbf, c’est le manque criant d’information. Les travailleurs ne sont pas informés sur la situation de la boîte qui est restée un an sans activité.» Il rappelle au président de la République, Macky Sall, sa promesse de «porter les salaires des cheminots» et celle de la relance du chemin de fer au mois d’avril 2019. «Nous sommes en fin juin. Et jusqu’à présent, on n’a rien vu. Nous alertons le chef de l’Etat parce que nous pensons qu’il n’est pas au courant de ce qui se passe ici. Des pères de famille, avec des charges à respecter, qui sont laissés en rade depuis deux mois», dit-il. Le secrétaire chargé des revendications de la FetRail s’offusque surtout de «l’indifférence» du ministre Oumar Youm qui, depuis sa prise de fonction, «a visité tous les départements relevant de son ministère, mais a omis Dbf. Il a même visité le Petit train de banlieue (Ptb) et la société Dakar dem dikk (Ddd)». Cela signifie, aux yeux du cheminot, que «la priorité de l’Etat n’est pas de relancer les activités de Dbf, mais de réaliser son projet Train express régional (Ter) qui a englouti plusieurs milliards de F Cfa». Au même moment, fustige-t-il, «des cheminots arrivent à peine à honorer les frais de scolarisation de leurs enfants. Du coup, nos enfants peinent à retirer leurs bulletins de notes». Aussi, les cheminots confrontés à des «coupures d’eau et d’électricité pour défaut de règlement de facture. Ils ne disposent encore moins de couverture médicale. La situation des retraités de la société, n’en parlons pas ! Ils sont restés un an sans percevoir leurs indemnités de départ à la retraite. Ce n’est pas sérieux. L’Etat avait pris l’engagement de reprendre la gestion de l’entreprise. Il doit donc entièrement assurer le droit des travailleurs que nous sommes». Ainsi, les cheminots menacent de corser la lutte car, selon eux, «l’Etat nous pousse encore et davantage à s’organiser pour lui faire face».
En réaction au mouvement d’humeur des cheminots, la cellule de communication de la direction générale de Dbf dément l’information selon laquelle ses travailleurs sont restés deux mois sans salaire. «Ce n’est pas vrai. Le mois de mai a été diligenté depuis lundi. Il ne reste que les salaires du mois de juin. La direction générale et le Trésor public s’efforcent de payer les salaires de Dbf dans un contexte de cessation d’activités.» Et s’agissant de la relance des activités de Dbf, elle renseigne que «le démarrage des travaux est prévu le 1er juillet». D’ailleurs, note-t-elle, «une délégation de Dbf conduite par l’administrateur général M. Kibily Touré est présentement à Bamako. Et le comité inter-Etats de Dbf est convoqué à cet effet pour le vendredi 28 juin 2019».
nfniang@lequotidien.sn