#Thiès – Droit à l’éducation et à la formation des enfants hors du système éducatif : De nouvelles stratégies pour les classes passerelles

La lutte contre l’exclusion et les disparités constitue, plus que jamais, une priorité, malgré les importants efforts consentis par l’Etat avec l’appui de ses partenaires dans l’enrôlement, l’insertion et la réinsertion des enfants non scolarisés ou déscolarisés. Aussi à l’initiative de la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales (Daln), des acteurs du secteur se sont retrouvés en conclave, à Thiès, à travers un cadre concret de réflexion ayant abouti à la définition de stratégies communes devant leur permettre, dans une approche inclusive et participative, d’atteindre les objectifs de qualité qu’ils se sont fixés.Par Cheikh CAMARA
– Au cours d’un atelier semi-résidentiel de deux jours, regroupant tous les acteurs qui interviennent dans la Stratégie de scolarisation accélérée par la passerelle, à savoir les enfants hors école et qu’on cherche à insérer ou à réinsérer dans le système éducatif formel, les bonnes pratiques des classes passerelles ont été partagées, ainsi que des normes et standards des offres (l’Education de base des jeunes et des adultes (Ejba), de nouvelles stratégies de mise en œuvre des classes passerelles ont été définies, une feuille de route élaborée par tous les acteurs en vue de l’harmonisation des interventions dans les régions cibles.
Une rencontre de partage et d’harmonisation des interventions dans la mise en œuvre des classes passerelles, mise à profit par Mme la coordonnatrice de la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales, pour réitérer sa disposition à travailler, avec ses partenaires, dans un cadre de concertation formalisé et fonctionnel, pour la mise en œuvre de plans opérationnels visant une meilleure prise en charge des besoins de nos cibles.
Madame Cissé Yacine Fall se réjouit de l’initiative prise d’organiser cet atelier dont le but est d’«amener les acteurs à réfléchir sur les possibilités de développer un partenariat efficace et durable allant dans le sens d’harmoniser leurs actions afin d’offrir aux enfants hors école, l’opportunité de jouir pleinement de leur droit à l’éducation et à la formation». Il s’agit, dit-elle, dans le même sillage, de «repositionner la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales comme la principale structure observatoire et pilote de toutes les interventions dans le sous-secteur de l’Education de base des jeunes et des adultes». La gestion de l’Ebja étant une responsabilité collective, la coordonatrice de la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales, Madame Cissé Yacine Fall, ainsi que l’Inspecteur général de l’éducation et de la formation chargé des langues nationales au ministère de l’Education, Pr Mbacké Diagne de l’université Cheikh Anta Diop, et Madame Aïssatou Lô, spécialiste de l’Education à l’Unicef, de préciser qu’«au demeurant, les actions, menées isolément par des acteurs, associations ou organisations, ne peuvent pas, à proprement parler, conduire à des résultats très probants». Ils pensent, par conséquent, devoir éviter d’agir de façon dispersée pour s’orienter vers une approche plus concertée et plus constructive qui trouve son fondement dans la stratégie du «faire-ensemble».
17 000 jeunes hors école et adultes vulnérables déjà bénéficiaires
Une occasion pour les acteurs d’indiquer que d’ici 2023, les institutions en charge de l’éducation et de la formation doivent mettre en œuvre des politiques efficaces et efficientes permettant d’assurer l’accès des enfants et des populations les plus vulnérables à des offres d’éducation et de formation de qualité. Pour qu’aussi les enfants, les jeunes et les populations les plus vulnérables, notamment les filles, ainsi que les enfants et jeunes évoluant en dehors du système éducatif, bénéficient de programmes de scolarisation, de réinsertion, d’alphabétisation ou de formation professionnelle adaptés à leurs besoins. En fin 2023, le projet a déjà touché quelque 17 mille jeunes hors école et adultes vulnérables bénéficiaires de programmes de scolarisation, de réinsertion, d’alphabétisation ou de formations professionnelles adaptés à leurs besoins dans les zones d’intervention avec l’appui du Snu.
La rencontre a permis de comprendre que pour le gouvernement du Sénégal, le système d’éducation et de formation doit apporter une contribution décisive à la transformation qualitative du Sénégal dans la perspective du développement durable, économique, social, culturel, politique et environnemental.
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet) se situant dans cette perspective transformationnelle globale, se veut comme vision, «un Système d’éducation et de formation (Sef) pacifié et stable, diversifié et intégré pour inclure en toute égalité chacune et chacun, motivant et de qualité pour la réussite de toutes et de tous, pertinent et efficace en tant qu’outil de développement des compétences nécessaires à l’émergence d’un Sénégal prospère et solidaire».
Egalement, pour être en phase avec l’Odd4 qui a pour but d’«assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie», le ministère de l’Education nationale a développé des offres alternatives en Education de base.
Et c’est à cet effet, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, que l’initiative des classes passerelles a été mise en place dans l’optique d’offrir une chance à l’Education aux enfants hors du système éducatif. Il s’agit d’un moyen permettant d’insérer et/ou de réinsérer les enfants de 8 à 14 ans jamais scolarisés ou déscolarisés précocement.
Harmoniser les interventions dans la mise en œuvre des classes passerelles
Cependant, remarquent les acteurs du secteur, «la plupart de ces partenaires agissent plus souvent sur la même cible et interviennent dans les mêmes zones (la Banque mondiale, l’Unicef, l’Ifef, l’Usaid). Cette situation laisse apparaître des actions répétées et répétitives qui, à la longue, peuvent lasser et décourager les populations cibles. De même, les résultats attendus peuvent être biaisés».
Et fort de ce constat, de rappeler que le ministère de l’Education a fini de valider un cadre de références consensuel qui a pour objectif d’encadrer et de réorganiser toutes les offres d’Education de base des jeunes et des adultes (Ebja). Selon Yacine Fall Cissé, «ce fait marquant, compilé à la volonté manifeste des partenaires, dont l’Unicef, à se retrouver autour de la Direction de l’alphabétisation et des langues nationales, justifie parfaitement l’organisation d’un atelier pour harmoniser les interventions dans la mise en œuvre des classes passerelles et définir de nouvelles stratégies de mise en œuvre».
Correspondant