L’imam Tafsir Ndiour de la grande mosquée de Mous­santé de Thiès espère une gestion transparente du fonds de 450 milliards mis en place pour la création d’emplois pour les jeunes.Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)

– A la grande mosquée Moussanté de Thiès, l’imam Tafsir Babacar Ndiour a pendant un tour d’horloge, juste après la prière de la Korité célébrée jeudi, tenu en haleine les nombreux fidèles qui s’étaient déplacés. Et pour coller à l’actualité, il s’est prononcé sur les 450 milliards de francs Cfa destinés à financer le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes pour trois ans. L’imam, qui salue l’initiative du chef de l’Etat, craint toutefois que les fonds dudit programme «soient détournés», comme l’a été la quasi-totalité des initiatives dont la vocation a été de créer de l’emploi pour les jeunes. «Cela ne servira à rien d’injecter cet argent dans des agences qui existent déjà ou d’autres qui seront créées. Il y aura encore des détournements comme notés souvent dans les grands projets de l’Etat», dit-il. D’ailleurs à ce sujet, il pense que le Sénégal regorge d’énormes potentialités qui devraient lui permettre de régler depuis longtemps le problème de l’emploi des jeunes. Seulement, se désole l’imam de la grande mosquée de Moussanté, l’effritement du tissu industriel et les difficultés du chemin de fer constituent, à ses yeux, des facteurs aggravants du chômage à Thiès. Les producteurs de la zone des Niayes sont menacés par des multinationales en quête de ressources minières. Et cela, sans compter le pillage des ressources halieutiques. Dans ce sillage, le religieux a invité l’Etat à reconsidérer ses accords de pêche, mais surtout à privilégier les infrastructures agricoles, l’élevage et également les entreprises productrices de richesses. Aussi, l’imam de la grande mosquée de Moussanté a demandé à l’Etat de renforcer le secteur privé qui peut jouer un grand rôle dans l’emploi des jeunes. Il reste convaincu que seul le travail sortira notre pays de sa difficile situation économique et sociale. «Le travail est important dans la vie de l’homme et de son pays. Le travail c’est la santé. Il éloigne l’envie, le vice et le besoin. Il humanise et maintient nos capacités intellectuelles, mais également rend l’homme vertueux», poursuit imam Ndiour. Ainsi, il a revisité dans son discours les valeurs et la philosophie du travail dans l’épanouissement de l’être humain. Une recommandation divine, selon lui, qui invite à tout croyant de trouver un emploi décent pour mieux accomplir et vivre sa foi. Outre cette question, imam Ndiour s’est aussi intéressé aux sujets d’actualité tels que l’adultère, l’avortement médicalisé, le charlatanisme et l’homosexualité. Sur ce dernier point, il invite les députés du Sénégal à prendre leurs responsabilités pour voter une loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal.
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