L’Union régionale des coopératives de construction et d’habitat (Urcch) de Thiès a organisé, hier, une journée de réflexion sur le thème : «Femme et habitat social.» Une occasion pour les panelistes de revenir sur les défis majeurs pour l’égalité de genre. Entre autres, le partage de la nouvelle loi d’orientation de l’habitat social, les facteurs sociaux, financiers, fonciers, et gouvernance bloquant l’accès à l’habitat social des femmes, et des propositions de solutions facilitant l’accès à l’habitat.

«En raison du rôle qui leur est dévolu par la société, les femmes sénégalaises sont victimes d’inégalités qui se manifestent de façon variable.» C’est l’avis de la présidente de l’Union régionale des coopératives de construction et d’habitat (Urcch) de Thiès, Maty Ndoye Guèye, hier, au cours de la Journée de réflexion autour du thème «Femme et habitat social». Insistant sur l’indice des inégalités liées au genre, au Sénégal, qui est de 0,57% en 2011, et «traduit la persistance de grandes disparités sociales entre hommes et femmes», Mme Guèye fera remarquer qu’en 2012, «l’indice des institutions sociales et le genre (Sigi) de l’Ocde a classé le Sénégal au 41ème rang sur 86 pays, avec une valeur de 0,23 (0 représentant l’égalité). Elle se désole surtout de la «situation des femmes qui sont victimes d’inégalités en raison du rôle qui leur est dévolu par la société. Ces inégalités se manifestent de façon variable. La violence contre les femmes, les inégalités des droits dans le mariage et dans la famille, les normes sociales discriminatoires contre les femmes et les difficultés d’accès au foncier constituent des défis majeurs pour l’égalité de genre ». Aussi et surtout la  rencontre a permis aux femmes d’aborder la question sur «la loi sur le domaine national de 1964 qui établit l’égalité d’accès à la terre pour ceux qui la mettent en valeur et la loi de 1996 qui renforce le pouvoir des collectivités locales, qui n’ont malheureusement pas pris en compte le statut particulier des femmes qui, selon le droit coutumier, ne peuvent accéder ni à la propriété, ni au contrôle de la législation foncière».
La présidente du Conseil d’administration de l’Urccht, Maty Ndoye Guèye qui note, cependant, que «la Constitution, en matière de droit à la propriété de la terre, garantit l’égalité entre homme et femme», ne manque pas de rappeler qu’en outre, selon «une source de l’Onu-Habitat, en 2012, les banques et les institutions spéciales de crédit n’établissent pas de discrimination à l’égard des femmes qui subissent, encore malheureusement, les exigences des banques relativement à l’insuffisance de l’apport personnel et aux garanties». Elle explique : «L’habitat social fait partie des domaines considérés  comme prioritaires dans le cadre de la politique du gouvernement déclinée dans le Plan Sénégal émergent (Pse).» Un constat général qui amène aujourd’hui l’Urcch de Thiès, grâce à la Socodevi, à travers le projet québécois de développement international du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, à échanger sur la problématique du genre dans l’habitat social afin de proposer des solutions qui facilitent l’accès de la femme à l’habitat, sous l’angle «coopérative». D’où le thème : «Femme et habitat social.» Mme Guèye rappelle ainsi que depuis 1995, l’Urccht met en œuvre sa mission qui est de «faciliter l’accès de ses membres à de l’habitat de qualité à moindre coût». Pour ce faire, et conformément au contrat qui lie l’Union à ses membres, poursuit-elle, ladite structure s’engage «à réaliser les activités et à fournir aux coopératives-membres d’im­portants services relatifs à l’accompagnement des membres de la coopérative dans la réalisation de leur projet d’habitat, la formation, l’aide à la gestion de la coopérative. Egalement l’achat regroupé, la représentation et le lobby politique, le développement de nouveaux terrains et le maintien du cadre de vie pour les secteurs développés».
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