Thies – Gamou Diacksao 2025 : L’appel de Serigne Sidy Ahmed Sy Dabakh aux fidèles

Prévu le 18 janvier prochain, le gamou de Diacksao est devenu un évènement incontournable dans le calendrier tidiane et attire des milliers de personnes chaque année. Par Cheikh CAMARA –
La réunion du Comité régional de développement (Crd) préparatoire du Gamou annuel de Diacksao a servi de tribune à Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn El Hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh Malick, pour inviter au travail, à l’éducation, à un retour à Dieu. Le marabout qui rappelle que «tout un chacun, demain, rendra compte de ses actes devant Dieu», considère qu’«il n’y a pas de sot métier, l’essentiel, c’est de se mettre au travail et gagner sa vie à la sueur de son front, afin d’être à même de préserver sa dignité, sauvegarder certaines valeurs cardinales».
La rencontre a été mise au profit par le fils de Mame Dabakh pour surtout inviter au «respect du Code de la route». Il est revenu largement sur la question de la sécurité routière face à la recrudescence des accidents tragiques de la circulation, mettant l’accent sur «la nécessité pour les chauffeurs d’adopter des comportements responsables sur la route et d’éviter de verser dans des cas d’indiscipline caractérisée, souvent sources d’accidents».
Par ailleurs, il a invité les Jakartamen à adopter des comportements responsables sur la route. Avant de décerner une mention spéciale aux hommes de tenue, en général, pour la qualité de leur travail. Serigne Sidy Ahmed Sy a, à l’occasion, transmis les félicitations et remerciements du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Mouhamadoul Mansour Sy, et de toute la famille Sy de Mame Maodo, au chef de l’Etat, Diomaye Faye, à son Premier ministre, Ousmane Sonko, et à l’ensemble du gouvernement, pour «l’exemplarité des relations entre le temporel et le spirituel au Sénégal». Il considère que «l’Etat sénégalais est un modèle de sa tenue envers les communautés religieuses du pays».
Le Gouverneur de Thiès, Saër Ndao, qui a présidé, ce lundi 6 janvier, la réunion préparatoire dudit Gamou prévu ce 18 janvier, a, entouré de ses collaborateurs, échangé avec les organisateurs. «On a fait le point sur l’état d’avancement et les chefs de service se sont prononcés par rapport aux engagements qu’ils avaient pris lors du Cdd tenu le 9 décembre dernier, à Tivaouane. On a donc pu faire le point et essayer de proposer des solutions par rapport aux difficultés qu’on rencontre, notamment sur les questions liées à l’hydraulique, au transport, et des solutions ont été proposées. Le nécessaire sera fait avant l’événement», a-t-il dit. Aussi d’ajouter : «La gendarmerie s’est engagée à mettre en place un dispositif sécuritaire de haute portée. L’essentiel, c’est donc de dire que tout se passe très bien, ça avance normalement, d’ici la date du 18 janvier, tout sera fin prêt et le gamou se déroulera dans les meilleures conditions.»
«Fass-Diacksao, lieu privé de retraite spirituelle de El Hadji Maodo Malick Sy, sera, donc, ce 18 janvier, le point de ralliement de plusieurs milliers de fidèles. Déjà dans ladite cité religieuse dédiée à la spiritualité, l’éducation et la formation où beaucoup d’érudits (Mouhadams) ont fait leurs humanités avant d’être envoyés à travers le pays pour propager et décentraliser l’islam, les préparatifs vont bon train pour la célébration de l’événement. Le village de Fass-Diacksao, fondé en 1904, année qui coïncida avec la naissance de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, étant le fief spirituel de El Hadji Malick Sy, son patrimoine foncier, un haut lieu d’éducation et de formation spirituelle, aussi d’adoration de Dieu.»
Diacksao, l’histoire d’un gamou
Le gamou de Diacksao est entré dans les habitudes des Tidianes. Il a été célébré par Mame Maodo, rappelé à Dieu le 27 juin 1922, puis Serigne Babacar Sy qui lui succéda jusqu’en 1957. Mais c’est sous le magistère de El Hadji Abdou Aziz Sy «Dabakh», (1957 à 1997), que Diacksao a eu le rayonnement tant souhaité par son fondateur. Mais aussi, la réalisation de nombreuses infrastructures dont la route bitumée, l’adduction en eau potable de la cité et des villages environnants, l’électrification de la localité, entre autres. Le nom de El Hadji Abdou Aziz Sy «Dabakh» est ainsi lié à celui de Diacksao, qui fut l’un des vœux exaucés de Serigne El Hadji Maodo Malick Sy. En 1889, quand le guide religieux de Tivaouane est allé à la Mecque, il avait soumis un certain nombre de vœux à son Seigneur dont l’obtention d’un lieu pour s’adonner aux travaux champêtres et vivre dignement à la sueur de son front.
Le gamou de Diacksao est devenu aujourd’hui un évènement religieux d’une dimension nationale voire internationale, et chaque année il contribue à l’essor socio-économique des localités environnantes, qui dépendent de la commune de Koul. D’après Serigne Sidy Ahmed Sy, «tous les produits issus de la récolte des champs de Diacksao, selon les vœux de son père, sont distribués chaque année aux indigents parce que le lieu spirituel de Maodo a une triple dimension. Une dimension spirituelle, sociale mais également économique». Pour dire, selon le marabout, que Serigne Abdou Aziz Sy «Dabakh» a été une œuvre sociale ambulante et un chef religieux sans budget. Et durant ses 93 ans d’existence terrestre, il n’y a jamais eu de dissonance entre ses propos, ses intentions et ses actes parce qu’ils étaient arrimés au Coran et à la Sunna. A son rappel à Dieu, en 1997, ses illustres héritiers, sous la conduite de Serigne Sidy Ahmed Sy «Dabakh», continuèrent l’œuvre du Saint homme et la célébration du gamou de Diacksao.
Le gamou de Fass-Diacksao est l’occasion de revisiter la vie et l’œuvre, le legs, les enseignements du Prophète Mohammed (Psl), aussi de grands moments de prières, avec une dimension spirituelle, économique et sociale.
cheikh.camara@lequotidien.sn
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