THIES – Grande opération de reboisement : La Direction des eaux et forêts armée contre la déforestation

Le général de brigade François Ndiaye, chef d’Etat-major de l’Armée de terre, a présidé hier, la Journée de reboisement du Centre d’entrainement tactique de la zone militaire n°7. Une action d’une grande envergure, qui s’inscrit dans le cadre d’une coopération entre l’Armée sénégalaise et la Direction des eaux et forêts pour la préservation et l’aménagement des forêts.
En partenariat avec l’Armée sénégalaise, la Direction des eaux et forêts a reboisé hier, avec plus de 8 000 plants, au Centre d’entrainement tactique de la zone militaire n°7, l’une des plus grandes bases militaires des Armées du Sénégal. Ce, pour préserver l’environnement dudit camp et d’en assurer un meilleur cadre de vie. Il s’agit, en effet, selon colonel Baïdy Bâ, directeur des Eaux, forêts et chasses, et de la conservation des sols, d’«une grande opération de reboisement enclenchée par l’Armée sénégalaise, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers, en partenariat avec les Eaux et forêts». L’officier supérieur estime qu’«en 2016 déjà, nous avions reboisé environ 5 000 plants dans la forêt classée de Thiès, et cette année, nous allons mettre sous terre environ 8 000 plants composés de dattiers, rôniers, détariums, anacardiers, acacias, bref…des différents types d’espèces qui peuvent tenir dans cette zone de Thiès, puisque que nous reboisons en fonction des types d’écosystèmes». Il ajoute : «Les espèces que nous venons de planter dans ce camp militaire vont beaucoup participer à l’embellissement de la zone, mais également, lui donner un bel cadre de vie.» Le cadre supérieur de l’Armée n’a pas manqué de faire remarquer que «depuis l’an passé, le Chef d’Etat-major de l’Armée de terre (Cemat) avait demandé le reboisement de tous les camps militaires. Et depuis, nous avons vu un engouement total au niveau de tous les Comzones». Une «coopération qui ne s’est pas arrêtée là», renseigne colonel Baïdy Bâ, qui explique qu’«au niveau des travaux de pépinières dans certaines régions, nous avons eu l’appui de l’Armée. Idem pour le reboisement en forêt où l’Armée est encore à nos côtés». Aussi, ajoute le forestier en chef, «il y a, à peine 3 à 4 mois, lors du feu de brousse qui s’était déclaré au Ranch de Dolly, l’Armée sénégalaise, les sapeurs-pompiers, avec les Eaux et forêts, ont fait 4 jours à lutter contre les feux de brousse». Pour dire, selon lui, que «c’est un bel exemple de coopération». Et de se féliciter du fait que «nous ne sommes plus seuls dans ce combat pour préserver et aménager nos forêts. En luttant contre le trafic de bois dans la zone sud du pays et en reboisant aujourd’hui dans ces camps militaires et forêts, l’Armée nationale est en train de jouer sa partition dans ce combat contre le fléau des temps modernes. Un fléau qui est en train d’hypothéquer la vie future de la planète, qui est le changement climatique». Aussi, remarque l’officier supérieur, «c’est là, une empreinte indélébile que notre Armée est en train d’apporter dans ce combat que les nations sont en train de mener contre les changements climatiques. Elle est en train d’aider le gouvernement sénégalais sur les engagements qu’il avait pris lors de la Cop 21. Un sommet qui a vu l’engagement de tous les Etats en termes de terres reboisées. Et avec l’appui de l’Armée, nous allons très vite atteindre ces objectifs». Déjà, explique le colonel Bâ, «la forêt classée depuis 1930 de Thiès est plus ou moins dégradée mais à ce rythme de collaboration avec l’Armée, sous peu, elle va retrouver son lustre d’antan». Une initiative de haute portée, aux yeux du général de brigade François Ndiaye, Chef d’Etat-major de l’Armée de terre (Cemat), selon qui, «les cantonnements militaires sont les zones les plus boisées dans leur lieu d’implantation». Pour dire, à l’en croire, que «c’est une activité qui n’est pas un fait nouveau pour les militaires, que nous menons chaque hivernage. Et elle va nous permettre de régénérer les arbres, le paysage ainsi que les forêts détériorées à la suite d’activités d’entrainement parce que, généralement, ces forêts sont impactées. Et il est de notre devoir de les régénérer». Au-delà de cette activité, le général de brigade d’expliquer : «ce que nous essayons d’inculquer à nos militaires, c’est la culture de l’écologie et de l’environnement mais surtout la culture de l’arbre» qui, pense-t-il, en fait, «n’est pas toujours prise en compte dans les différentes politiques et activités humaines au Sénégal», laissera entendre le Cemat.
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