THIES – Licenciement à la Sephos : 30 pères de famille ensevelis dans les phosphates de Lam-Lam

La tension est toujours palpable à Tivaouane. Après les Industries chimiques du Sénégal (Ics) et les populations de Tobène, un nouveau front s’est ouvert hier entre la Société sénégalaise des phosphates (Sephos) et ses désormais ex-travailleurs, licenciés «sans préavis, ni notification». Ces derniers comptent se battre pour être rétablis dans leurs droits.
La tension entre les Industries chimiques du Sénégal (Ics) et les populations de Tobène n’est pas encore éteinte qu’un autre foyer aussi électrique risque d’embraser les relations entre la Société sénégalaise des phosphates (Sephos/Sa) et ses employés licenciés. En effet, cette entreprise spécialisée dans l’exploration, la production et la commercialisation de phosphate de chaux à Lam-Lam, commune de Chérif Lô, a licencié ce jeudi 30 janvier 2020 une trentaine de ses employés pour motif économique. Toutes griffes dehors, les désormais ex-travailleurs de l’usine espagnole, créée en 2009, dénoncent «un licenciement abusif». Ce, d’autant qu’elle a «sacrifié 30 pères de famille embauchés, sans préavis, sans notification, avec la complicité des délégués du personnel de la boîte alors que nous travaillons dans l’entreprise minière depuis plus de 7 ans». Selon eux, «nous n’allons pas accepter cette décision sans une réaction rapide et adéquate à la hauteur du préjudice pour le respect des dispositions réglementaires, notamment celles relatives au rétablissement des droits des travailleurs». Aussi, ces ex-travailleurs de Sephos jugent la décision paradoxale d’autant que l’entreprise va bientôt se déplacer à Niakhène, une commune qui se trouve également dans le département de Tivaouane. Et selon les responsables de Sephos, une fois installée là-bas, ils vont créer 1 000 emplois dans cette localité, c’est-à-dire 500 directs et 500 autres indirects. «Comment on veut créer 1 000 emplois et en licencier une cinquante puisque 20 autres employés sont sur la liste d’attente», disent-ils. Ils feront noter que «l’entreprise, une fois installée à Niakhène, va créer une usine de production et de transformation de phosphate en acide phosphorique et sulfurique d’une capacité supérieure à celle des Industries chimiques du Sénégal (Ics)». En effet, l’Etat du Sénégal a octroyé à G-Phos (Sephos), dans le département de Tivaouane, un permis d’exploitation de 6 800 ha situés dans le périmètre de recherche dénommé «Niakhène 1», d’une superficie de 63 mille ha attribués par arrêté n° 12 950/Min/Dmg du 21 juin 2015. Ce, en vue de l’exploitation des phosphates de chaux du gisement de Beguel dans la commune de Ngagne Diouf. Des réserves estimées à 25 millions de tonnes, exploitables sur 30 ans. Ce qui avait d’ailleurs suscité à la fois inquiétudes et interrogations chez les populations locales d’autant que la dimension anthropologique, inexistante dans le nouveau Code minier n’est pas souvent pris en compte dans ce type de projets. Aussi, parce que plusieurs villages du département de Tivaouane risquent de disparaître de la carte.
Pour l’heure, ces pères de famille, tous des villageois issus de Lam-Lam et environs, interpellent les autorités étatiques. Déjà, ils annoncent de porter l’affaire devant les juridictions parce que nous sommes dans un pays de droit. «Nous allons constituer un pool d’avocats parce que nous sommes convaincus que l’argument brandi par la Sephos est totalement faux. Ces licenciements sont basés sur d’autres raisons qui ne sont pas celles économiques», dénoncent-ils. La preuve, indiquent-ils, «l’entreprise qui appartient à un Espagnole, en collaboration avec des partenaires sénégalais, a construit un hôtel 4 étoiles à Thiès». Mieux, «elle continue de vendre du phosphate aux Ics, à Nma Sanders et un peu partout au Sénégal, en Espagne». Pour simplement dire, «les responsables de Sephos ont choisi délibérément de vendre leurs bateaux pour créer cette tension financière au sein de l’entreprise afin de licencier son personnel. Et son objectif final, une fois que l’Etat lui aura remis la licence au niveau de Niakhène, c’est de la vendre à ses partenaires australiennes et de partir comme l’avait fait Frank Timis avec le pétrole». Et d’appeler l’Etat à «la vigilance pour protéger nos richesses qui appartiennent à tous les Sénégalais».
3 Comments
Votre commentaire est en attente de modération
Tout a fait d’accord avec toi Booba.
le silence des autorités est trop lourd face à tout ce qui se passe à Lam Lam.
il est temps que les populations locales prennent les choses en main
Bonjour sephos est une entreprise qui lutte pour l’injustice parce que on a noter que les autorites de la commune de cherif lo sont corrompues personne ne parle de la realite qui existe a lam lam l’entreprise n’a jamais respecte le code du travail la licenciment se fait du jour au lendemain l’inspection du travail de thies est corrompue c’est tout a fait anormale que l’entreprise ne respecte pas ses engagements bientot d’autres reactions seront notes!!
Tout a fait d’accord avec toi Booba.
le silence des autorités est trop lourd face à tout ce qui se passe à Lam Lam.
il est temps que les populations locales prennent les choses en main