Yankhoba Diattara plaide la décentralisation des moyens de lutte contre le Covid-19 dans les autres régions pour endiguer la pandémie. Le premier vice-président du Conseil départemental de Thiès ne veut pas, en effet, que tous les moyens soient concentrés à Dakar.

Thiès, troisième foyer de la pandémie du Covid-19 après Dakar et Touba, fait face à un manque de moyens dans la prise en charge à domicile de ses cas testés positifs. Une situation «inquiétante» que déplore le premier vice-président du Conseil départemental de Thiès qui plaide «la décentralisation des moyens de lutte» pour rompre la chaîne de transmission. En marge d’une réunion du Comité départemental de lutte contre les épidémies, M. Diattara a demandé à l’Etat de ne pas «concentrer tous les moyens de lutte dans la capitale Dakar». «Il faut que le ministère de la Santé et celui des finances puissent décentraliser les moyens parce que Thiès, comme les autres districts de l’intérieur du Sénégal, mérite un accompagnement soutenu de l’Etat et que c’est seulement à travers ce canal qu’on peut endiguer la maladie», a-t-il dit. Le responsable rewmiste a donc demandé au préfet qui a présidé la rencontre d’être leur porte-parole auprès du ministre de l’Intérieur, mais également du ministère de la Santé pour que ses districts soient davantage soutenus parce que le manque surtout de matériels de protection est un «risque réel de propagation de la maladie». Dans ce cadre et pour mieux accompagner les efforts de l’Etat dans la lutte contre le Covid-19, il s’engage «à mobiliser une enveloppe de 45 millions de francs Cfa au niveau du Conseil départemental de Thiès pour accompagner les trois districts de Thiès et l’hôpital régional en équipements de protection individuelle». Aussi a-t-il demandé aux autres maires de la commune de Thiès de continuer «l’engagement, mais surtout dans la prise en charge des cas positifs confinés à domicile dans leur commune». Outre l’appui au district sanitaire, il a annoncé le renouvellement de la subvention de 5 millions de francs Cfa accordée au Comité départemental de lutte contre les épidémies pour son efficacité. Cependant, M. Diattara constate un «manque de moyens au niveau du comité». Et cela, sans compter la mobilisation de 25 millions de francs Cfa par le Conseil départemental de Thiès pour accompagner le secteur de l’éducation dans le processus de reprise des cours dans le département de Thiès.

Place à des comités de veille et d’alerte
A sa suite, le préfet Moussa Diagne est revenu sur la nouvelle approche basée sur une communication de proximité mise en œuvre au niveau du département de Thiès pour vaincre le Covid-19. «Il s’agit de la mise sur pied de comités de veille et d’alerte, mais surtout d’actions au niveau des quartiers parce qu’il est arrivé le moment où il faut que nous tous, acteurs de tous les secteurs, nous nous déployons sur le terrain. Nous devons faire passer le message qui invite à la solidarité, à la pleine responsabilité de toutes les couches de la société et composantes de la communauté pour bouter hors du pays cette pandémie qui nous empêche de dormir», a dit l’autorité administrative. S’agissant du nouveau contexte marqué par un assouplissement stratégique de certaines mesures, le préfet en appelle à «une nouvelle posture, plus de présence, plus d’efficacité, mais plus de communication». Et le médecin-chef de district estime que «le virus est toujours présent dans le district sanitaire de Thiès». Dr Moustapha Faye ajoute : «Nous avons enregistré 89 cas depuis le début de la pandémie jusqu’à nos jours. Il s’agit de 14 cas communautaires, 2 décès et 76 cas contacts.» Il a ensuite appelé la population thiessoise à «redoubler de vigilance par rapport aux mesures de prévention individuelle et collective contre le covid-19 qui est encore présent dans la zone. Surtout qu’une soixantaine de personnes sont encore dans les centres de traitement hospitaliers et extrahospitaliers de Guéréo et de la base militaire de Thiès». S’agissant de la nouvelle stratégie adoptée par le ministère de la Santé à travers le confinement à domicile pour contenir la propagation de la maladie et éviter la surcharge des hôpitaux, Dr Faye demande «un accompagnement et plus de moyens pour le suivi régulier de cas positifs pour le respect strict de ce confinement qui a démarré à Thiès».