De jeunes thiessois ont lancé hier la Plateforme des jeunes contre les dérives sur internet (Pjcdi). Une plateforme inédite de sensibilisation des internautes sur les dérives au niveau des réseaux sociaux.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)

– L’utilisation à mauvais escient des réseaux sociaux, inquiète la Plateforme des jeunes contre les dérives sur internet (Pjcdi). Cette nouvelle structure lancée, hier à Thiès, veut lutter ainsi contre ces dérives. Surtout, estime son président Mountaga Pouye, «les principaux canaux de diffusion de toutes les histoires rocambolesques du pays sont les réseaux sociaux». Il cite l’histoire «de la femme dont les photos compromettantes ont fait le tour de la toile entre 2009 et 2010. Cette histoire n’a pas eu le même buzz que celle de la sextape aux Maristes et Sacré-Cœur de l’année dernière dont les principaux acteurs étaient des jeunes». Que dire des «cas Déesse Major, Mbathio, le Tatoueur Tico 35, Oulèye Mané qui ont suscité beaucoup d’engouement ?». Et c’est d’ailleurs, selon M. Pouye, ce dernier cas «qui a fait connaître aux internautes l’existence de sanctions pénales sur internet sans compter les injures, les appels à l’insurrection et les menaces dont certains citoyens sont victimes sur Facebook». Pour lui, ces dérives peuvent s’expliquer par l’évolution numérique. Il explique : «Avant ce taux de pénétration d’internet au Sénégal était faible. Facebook et Twitter venaient juste d’arriver et WhatsApp n’existait pas encore. Et une fois qu’internet a été démocratisé et vulgarisé en plus l’arrivée des réseaux sociaux et de WhatsApp, d’autres dérives ont vu le jour.» Et aujourd’hui, poursuit le président de Pjcdi, force et de constater que «nous ne pouvons plus nier la capacité de transmission de l’information à grande vitesse et à grande échelle qu’offre internet. Dès lors il n’est pas facile de la contrôler». D’où la nécessité, selon Mountaga Pouye, de mener un combat de sensibilisation afin de conscientiser les populations sur les bienfaits et les méfaits de l’internet. Et pour mener à bien ce combat, la Pjcdi appelle l’Etat, les acteurs de ce milieu et toutes les bonnes volontés, «qui connaissent et comprennent les réalités et l’utilité d’internet, de nous accompagner dans notre programme de sensibilisation sur les dérives mais aussi des avantages qu’offrent les réseaux sociaux». Un programme de sensibilisation qui va faire focus sur les lois existantes contre les dérives sur le net. Il s’agit surtout de la loi sur les transactions électroniques adoptée en 2008 par l’Assemblée nationale mais également la loi d’orientation sur les sociétés de l’information, la cybercriminalité, la protection des données à caractère personnel entres autres lois qui, de l’avis de M. Pouye, «sont méconnues par la majeure partie des jeunes sénégalais». Lesquels, poursuit-il,  «parfois, inconscients ou analphabètes, ne savent pas comment faire une utilisation efficiente de l’internet qui peut être une alternative aux problèmes socio-économiques, éducatifs que nous rencontrons». Aussi «ces jeunes pensent souvent que le caractère virtuel du Web leur confère le droit de faire tout et n’importe quoi sans pour autant devoir rendre compte. Et tout cela est causé par un problème de communication et d’information que la Pjcdi s’engage à mener».
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