#Thiès – Macky Sall à la pose de la 1ère pierre du Complexe des Classes préparatoires aux Grandes écoles : «Malgré les soubresauts, notre système éducatif reste l’un des meilleurs d’Afrique»
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Le président de la République, Macky Sall, qui a procédé au lancement officiel des Classes préparatoires aux Grandes écoles (Cpge) et à la pose de la première pierre du Complexe des Cpge, ce jeudi 27 octobre 2022, à l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept), s’est réjoui du fait que «Thiès, comme le Sénégal, aujourd’hui, soit devenue un hub de l’enseignement supérieur en Afrique».Par Cheikh CAMARA –
A Thiès, lors de la pose de la première pierre du complexe des classes préparatoires aux grandes écoles, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de «renforcer et diversifier l’offre pédagogique de notre système éducatif», ensuite «donner l’option à nos brillants bacheliers de poursuivre leurs études dans leur propre milieu socio-affectif, avec les standards de qualité requis», en réduisant «les risques de déperdition liés aux études à l’étranger», d’autant plus que, s’offusque-t-il, «pour la plupart des jeunes bacheliers, il s’agit du tout premier séjour loin de la famille». Enfin, il s’agit, pour l’Etat, remarque le Président Sall, de «minorer la fuite des cerveaux après avoir tant dépensé en ressources financières et en bourses d’excellence». A titre d’exemple, le Président de retenir qu’«entre 2014 et 2021, 80% des bénéficiaires de bourses d’excellence admis dans les Grandes écoles, dans les Classes préparatoires, sont restés à l’étranger». Or, souligne-t-il, «en tant que pays en construction, nous avons assurément besoin de nos meilleurs cerveaux». Pour Macky Sall, «désormais, les Classes préparatoires, chez nous, serviront de réceptacles appropriés pour ouvrir à nos meilleurs élèves, des filières mathématiques-physique-sciences de l’ingénieur, des filières techniques», mais également, «l’accès, par voie de concours, aux prestigieux établissements de formation comme l’Ecole Polytechnique de Thiès, l’Ecole militaire de santé, l’Ecole nationale supérieure des mines et de la géologie, qui prendra la nouvelle dénomination de l’Institution de la terre, et l’Ensa de Thiès, entre autres».
Aussi, le président de la République de noter que «malgré les soubresauts, de temps à autre, notre système éducatif reste l’un des meilleurs d’Afrique». En témoigne, à l’en croire, «le nombre élevé d’étudiants étrangers de diverses nationales que nous recevons», mais également «les excellentes performances enregistrées régulièrement par nos enseignants-chercheurs au Concours du Cames». Selon lui, «la voie de l’excellence tracée par l’Ucad, depuis sa création en 1957, suivie par d’autres établissements d’enseignement supérieur, mérite d’être maintenue et renforcée». Et de promettre : «L’Etat continuera de consacrer les moyens nécessaires à cette fin.» Et en même temps d’«engager toute la communauté universitaire, les partenaires sociaux (Gco), techniques et financiers, à soutenir cette dynamique».
Selon les acteurs de l’enseignement supérieur, «ce qui rend le projet de création de Classes préparatoires davantage pertinent, c’est sans nul doute l’impossibilité d’envoyer tous les bacheliers méritants dans des écoles de haut niveau à l’extérieur du Sénégal. En effet, entre 2017 et 2021, la demande d’admission aux Classes préparatoires, constituée de bacheliers ayant obtenu la mention «Bien» ou «Très bien» en série «S», est passée de 282 à 432. Et une partie de ces bacheliers était jusque-là envoyée dans les universités ou écoles étrangères, notamment en France. Au même moment, l’enveloppe budgétaire a atteint 603 742 752 F en 2020 pour 118 bacheliers». Aussi de rappeler que «le projet de création de Classes préparatoires aux Grandes écoles découle de la forte volonté de Macky Sall, président de la République, résolument engagé dans la promotion de l’excellence et le développement des savoirs. Avec pour objectif, la diversification de l’offre de formation post-Baccalauréat, le projet vise la création d’une nouvelle voie d’accès aux écoles d’ingénieurs sénégalaises, une voie d’excellence, sur le modèle des Classes préparatoires françaises. Cela, afin de contribuer à la formation de hauts cadres dans des domaines pointus au Sénégal». Implantées sur le site de l’Ecole polytechnique de Thiès, une école de formation d’ingénieurs, les Classes préparatoires auront pour filières de formation : Mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur (Mpsi) et Physique, chimie et sciences de l’ingénieur (Pcsi). En plus des nouvelles voies d’accès aux écoles d’ingénieurs qu’elles tracent, les Classes préparatoires se donnent aussi pour mission, conformément à la volonté du chef de l’Etat, de fixer les jeunes bacheliers du pays, au moins deux ans, pour une meilleure intégration post-Bac.
Cela a un coût. Une occasion de revenir sur les montants alloués aux bénéficiaires de bourses d’excellence en 2018, 2019, 2020 et 2021. Pour 2018, le montant annuel pour les 59 bacheliers était de 301 millions 871 mille 376 F. En 2019, il y a eu 358 millions 385 mille 408 F pour 72 bacheliers. Alors qu’en 2020, avec 118 bacheliers, l’Etat a payé 603 millions 742 mille 752 F. En 2021 ? Avec 50 bacheliers pour 255 millions 823 mille 200 F. Et en 2022, le coût social estimatif (bourses d’excellence 60 000 F Cfa, en plus d’une prise en charge internat et restauration) est de 36 millions F Cfa seulement pour les bourses en 2022-2023.
Macky Sall a saisi l’occasion pour remercier «notre partenaire, la France, qui a aidé à la mise en place de ce projet dans l’esprit de notre coopération en matière d’éducation et de formation». Il a demandé à l’ambassadeur de France au Sénégal d’exprimer sa «satisfaction et sa gratitude à mon ami, le Président Macron, par rapport à la qualité de notre coopération».
Au maire Babacar Diop, qui a rappelé que «Thiès est une ville insoumise, mais elle n’est pas ingrate» et plaidé «la réhabilitation du chemin de fer», le Président Macky Sall a répondu : «J’ai entendu le cri du cœur. J’ai rencontré les cheminots qui sont venus m’accueillir, parce qu’ils savent que j’ai consacré beaucoup d’efforts à les faire rentrer dans leurs droits. Mais le plus essentiel, c’est que je vais relancer les Chemins de fer du Sénégal, après le Train express régional. Je travaille avec le gouvernement à reprendre la ligne Dakar-Tambacounda, naturellement qui passera par toutes les villes ferroviaires qui sont sur ce tracé. Nous y travaillons au quotidien et je voudrais vous donner l’assurance à vous, mais également à toute la population de Thiès.»
Correspondant