Initiateur du Gamou de Bagdad à Thiès sur recommandation de Serigne Saliou Mbacké, à l’époque Khalife général des Mourides, Serigne Khadim Gaydel Lô, «Borom Ndame», est un marabout réputé, un régulateur social et un éducateur exceptionnel. En 30 ans d’existence, le Maouloud qu’il a initié est devenu un grand évènement dans la Cité du Rail. Par Cheikh CAMARA –

Tout remonte à 1993 : Serigne Khadim Gaydel Lô, «Borom Ndame», a été chargé par le Khalife général des Mourides de l’époque, Serigne Saliou Mbacké, d’organiser le Gamou de Bagdad à Thiès. Cette mission lui a été confiée lors d’une visite à Touba, où il était initialement venu pour le Gamou. Le khalife lui a offert des victuailles et lui a demandé d’organiser l’évènement à Thiès, en ajoutant qu’il devrait le voir chaque mois. Malgré son habitude d’observer un jeûne spirituel les sept premiers jours du mois de Gamou, Serigne Khadim a accepté la mission.

De retour à Thiès, il a organisé le Gamou dans une maison à Périssac, attirant de nombreuses personnes en peu de temps, malgré l’absence d’invitations formelles et de communication téléphonique. Cela a été rendu possible par la grâce divine. Pendant les treize années suivantes, le Gamou a eu lieu sur le terrain du collège en face de l’église sis au quartier Escale, puis à la Promenade des Thiessois pendant deux ans, marquant ainsi le premier événement religieux à cet endroit. Depuis lors, le Maouloud se déroule à Touba Bagdad, où se trouvent l’école coranique, la mosquée et son lieu de dévotion. Avant la disparition de Serigne Saliou Mbacké, lors de sa dernière visite, Serigne Khadim Gaydel a reçu l’autorisation d’organiser le Gamou chaque année, et il a été assuré que, même s’ils ne se voyaient plus, il serait toujours spirituellement présent.

Serigne Khadim Lô Gaydel, un régulateur social et un éducateur exceptionnel
Serigne Khadim Lô Gaydel, «Borom Ndame», détient des qualités diplomatiques fortes et une pensée philosophique très profonde lui permettant à la fois d’être un rassembleur, un régulateur social reconnu, mais aussi un éducateur hors pair, surtout pour la jeunesse.

Le guide religieux, ouvert et très alerte sur les sujets qui rythment le monde, s’intéresse à la géopolitique. Il a parcouru plusieurs grandes villes européennes et américaines, ainsi que d’autres du monde, faisant ainsi que l’homme religieux s’est toujours attelé à porter haut le flambeau de l’islam, en tant que disciple engagé et ambassadeur, pour perpétuer l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.

En effet, Serigne Khadim Lô entretenait une relation particulière, de «guide et disciple hors du commun», avec les fils de Serigne Touba, tellement que ces derniers l’aimaient et l’appréciaient. D’ailleurs, Serigne Abdoul Ahad Mbacké avait fait un témoignage à son père, en lui disant tout l’espoir qu’il plaçait en Gaydel. Ainsi, le khalife avait donné des recommandations afin que l’on ne mette jamais en colère le jeune d’alors, Serigne Khadim Lô Gaydel.

Fils de Serigne Moustapha Lô Ibn Serigne Modou Lô Isseu et de Sokhna Mame Fama Ndiaye, Serigne Khadim Gaydel Lô a vu le jour un 18 juin au quartier Keur Serigne Abdoulaye Yakhine de Thiès. Dès le bas âge, il mémorisa le Saint Coran, pour ensuite entamer son instruction aux sciences religieuses et au soufisme, en passant entre les mains de grands érudits, comme son grand-père maternel et Serigne Cheikh Ndiaye à Keur Ale près de Ndatt, dans le Kajor.

De Touba à Thiès, Serigne Khadim Lô a continué ses études chez d’illustres maîtres, comme Serigne Makhtar Kébé, puis à l’Institut Al-Azhar Serigne Bassirou Mbacké, sous le mentorat de Cheikh Mourtada Mbacké, et chez son oncle Abdourahmane Ndiaye en théologie musulmane. Gaydel a aussi fréquenté des écoles de plusieurs familles religieuses du pays, notamment les familles tidiane, khadre, celle de Thierno Abdou Sall (Mosquée Toucouleur Grand-Thiès), entre autres. Il a aussi fréquenté l’école française. Il est multilingue et son parcours éducatif l’a forgé de qualités exceptionnelles en jurisprudence, mais également dans les domaines scientifiques.

Au niveau de la Oummah islamique, Serigne Khadim Lô Gaydel a réussi à tisser des relations inclusives grâce à ses pratiques et appels au service de l’humanité, mais aussi pour l’unité islamique. Ce qui d’ailleurs est illustré par ses relations de confiance avec feu Serigne Abdou Aziz Sy Al-Amine de Tivaouane, feu Mame Bouh Kounta de Ndiassane et feu Chérif Abdoulaye Thiaw Laye de Yoff, pour ne citer que ces derniers car la liste est encore longue.
Correspondant