#Thiès – Occupation anarchique des emprises ferroviaires : Les Cfs et la mairie essaient de trouver la bonne voie

Le Dg des Cfs et le maire de Thiès prônent la tolérance zéro pour restaurer la sécurité ferroviaire au niveau des emprises du rail. Par Cheikh CAMARA –
La mort de Malick Niang, âgé de 8 ans, tué par le train, n’a pas laissé indifférentes les nouvelles autorités étatiques et locales, décidées à bâtir un Chemin de fer moderne et sécurisé. Aussi, à la suite d’une réunion tenue à l’Hôtel de ville de Thiès, Ibrahima Bâ, Directeur général des Chemins de fer du Sénégal (Cfs), Dr Babacar Diop, maire de Thiès, et les opérateurs miniers ont effectué, ce mercredi 23 avril, une visite de terrain pour s’enquérir de la situation sur la voie ferrée, afin de prendre des mesures correctives.
Une visite qui a démarré au passage à niveau de Médina Fall et qui s’est achevée au passage de l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept). La délégation a pu constater une occupation anarchique des emprises ferroviaires, avec des étalages de vendeurs qui ont improvisé des marchés à des points stratégiques de la voie ferrée.
Des maisons ont également fait des extensions sur le domaine ferroviaire. Sur l’axe des quartiers Takhikao et Médina Fall, ils ont constaté des portes de stade et de cimetière ouvertes sur la voie ferroviaire. Selon Ibrahima Bâ, Dg des Cfs, «cette situation est problématique». Il pense qu’«il est nécessaire que les autorités agissent. Les emprises du Chemin de fer sont consacrées par la loi. Sur une voie ferrée, il faut une emprise de 15 mètres de part et d’autre. On ne peut pas, sous prétexte qu’on doit gagner sa vie, occuper les emprises», dira-t-il.
Pour lui, la première mesure à prendre, c’est la libération des emprises en faisant appliquer la loi. «Sur les points singuliers comme les passages à niveau, on a constaté des vendeurs qui ont accroché leurs marchandises sur les panneaux de signalisation. C’est inacceptable. La sensibilisation s’impose sur ces dangers. Et il faut des mesures fortes venant des nouvelles autorités engagées à faire du Jubbanti dans tous les secteurs, et le rail n’est pas en reste. Ce sera zéro tolérance», a-t-il averti.
Toutefois d’indiquer que «les populations seront accompagnées durant ces opérations si des indemnisations se justifient». Aussi de faire remarquer : «Mais ce que nous avons constaté, c’est qu’il s’agit d’occupation irrégulière.»
Sur le même registre, Dr Babacar Diop, maire de Thiès, a rappelé que «l’anarchie, en raison des mauvaises politiques des régimes passés, s’est installée entre 2003 et 2015, période de la privatisation». Il a réitéré sa volonté d’assurer la sécurité de ses concitoyens à la suite de l’accident tragique ayant coûté la vie à Malick Niang, âgé de 8 ans. «Des mesures seront prises, même si cela va faire mal. La vie n’a pas de prix. Tout va se faire dans la concertation. Les populations se sont installées sur les emprises du rail pour des raisons de survie économique. Le mal est donc là. Malheureusement, dans nos pays, les autorités aiment le confort et refusent d’affronter les problèmes qui fâchent», confesse l’édile de la ville.
Il ne manque pas de saluer «l’engagement des députés du département de Thiès pour porter le débat sur la sécurité ferroviaire à l’Assemblée nationale». La ville de Thiès, indique le maire, sera le laboratoire pour rétablir la sécurité sur la voie ferrée.
cheikh.camara@lequotidien.sn