Le maire de Thiès-Ouest, Dr Mamadou Djité, Secrétaire général communal du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement), qualifie d’«accusations non fondées» les charges portées à son endroit par une partie des conseillers municipaux de ladite commune, qui l’accusant de «malversations», de «détournement de deniers publics». D’ailleurs, à la faveur d’un point de presse, le mis en cause, considérant que ces propos sont des «accusations gravissimes et ne sauraient être justifiés aucunement par un combat politique», dit avoir, en toute responsabilité, porté plainte contre leurs auteurs auprès du procureur de la République prés le Tribunal de grande instance de Thiès, pour «diffamation et dénonciation calomnieuse».Par Cheikh CAMARA –

Le porte-parole des conseillers contestataires, Ousseynou Guèye, cadre du parti Rewmi, ex-adjoint au maire de ladite institution, et ses camarades accusent Mamadou Djité de «mauvaise gestion». Ces derniers évoquent, entre autres points, «le processus de renouvellement du Bureau municipal entaché par de nombreuses irrégularités», «la tentative du maire de corrompre certains d’entre nous en nous proposant des terrains ou des voyages afin d’obtenir un soutien». Ils dénoncent aussi des «manquements financiers d’un montant de 11 millions de francs Cfa», le maire ayant prétendu, selon eux, avoir utilisé cette somme pour «l’achat d’oignon et de pomme de terre».

De plus, «une sortie de caisse de 17 millions a été observée sans explication», se désolent-ils, avant de faire état de «cas de spoliation foncière dans la commune». Et les accusateurs de rappeler que «le maire Mamadou Djité a été élu sur la liste de la Coalition Yewwi askan wi, et qu’aujourd’hui, cette coalition exprime désormais son mécontentement quant à sa gestion des affaires municipales».

Dans l’attente d’une réaction des autorités compétentes face à ces allégations, les conseillers municipaux menacent de passer à l’action dans les prochains jours.

Toutefois, le maire de Thiès-Ouest, Dr Mamadou Djité, au cours d’une conférence de presse, tenue hier, pour répondre à ses accusateurs, de souligner d’abord : «L’essentiel des auteurs de cette entreprise politicienne funeste de destruction d’un homme, quant à eux, sont connus de tous les Thiessois. Cette ville est trop étroite, on se connaît tous.» Et Djité de poursuivre : «Pour saisir les contours de cette campagne de délation, il faut remonter le temps, dans un passé récent. Après mon choix pour porter l’étendard de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) sur une liste de 8 prétendants, les frustrations vont surgir. Chacun va le manifester à sa manière. Certains ont préféré quitter comme Pencco, d’autres vont rester tout en essayant d’avaler la pilule amère, sans jamais y parvenir. C’est le cas de mon ex-premier adjoint. Pour lui et les autres, «personne ne me connaît», c’est l’argument brandi. J’étais le seul à croire en ma victoire. Pour preuve, tous les autres candidats non retenus ont décidé d’aller se réfugier dans la liste proportionnelle, se tailler une bonne place pour s’assurer d’être élu conseiller.»

Le maire Djité fait remarquer qu’«à la suite de notre victoire, j’ai tout fait pour les associer à la gestion en leur confiant des postes de responsabilité stratégiques, mais c’était toujours en deçà de leurs prétentions : ils voulaient être des maires. En conséquence, ils veulent être à ma place. Or, seule une personne peut être aux commandes. Durant les 2 ans qu’on a passé ensemble, j’ai tout fait pour satisfaire leurs caprices politiques, j’ai géré dans la douleur leurs humeurs et états d’âme. Malgré tout, ils complotent avec nos adversaires d’hier pour me barrer la route. A trois reprises, ils ont empêché le vote de délibérations, soldé toujours par un échec cuisant. Autrement dit, je suis parvenu à faire passer nos deux budgets successifs sans une grande partie de la Coalition Yaw».

Le Secrétaire général communal du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement) dit avoir, à la lumière de cette «atmosphère d’hypocrisie et de mauvaises intentions», pris la résolution de «me départir de l’esprit de la coalition faîtière, qui avait cessé d’animer mes principaux alliés depuis la nuit des temps». Il dit refuser d’être «l’otage de personnes qui veulent ma perte et qui œuvrent nuit et jour pour que j’échoue. Car ils veulent me remplacer à tout prix. Ils manœuvrent pour que je sois destitué ou que je ne termine pas le mandat parce que l’institution est bloquée». Le maire de Thiès-Ouest rappelle : «Je suis élu et bien élu, car étant le premier maire de la commune à être élu au suffrage universel direct.» Il dit assumer «la rupture avec la Coalition Yaw au niveau de Thiès-Ouest, ayant décidé de tourner cette page et de fonder une nouvelle majorité composée de conseillers sans esprit d’obédience politique. Ce qui compte uniquement, c’est d’accompagner et de soutenir le maire pour le reste du mandat, à faire plus de réalisations dans tous les domaines». Selon lui, «en deux ans, le bilan est déjà élogieux».
Correspondant