La pénurie récurrente et chronique d’eau dans le Notto Diobass, région de Thiès, est une situation gravissime qui ne semble pas être prise très au sérieux par les autorités emmurées dans un silence suspect ou complice. En attendant, la soif gagne les différents villages de la commune.Par Ndèye Fatou NIANG Correspondante

–  Enième sortie des «Sen­tinelles du Diobass». Cette fois, le mouvement citoyen, dans le cadre de son combat contre la pénurie chronique d’eau qui sévit dans le Diobass, a organisé une journée de sensibilisation et de partage. La rencontre qui s’est tenue hier, au village de Hanène, a servi de cadre pour le porte-parole du jour, Awa Tine, de dénoncer avec énergie «la souffrance des populations de Diobass, surtout de la zone de Hanène», critiquant «le manque d’initiatives et les défaillances de la société Aquatech, des arnaqueurs qui font entièrement fi des fondamentaux liés à leur contrat d’affermage puisque préoccupés seulement à amasser des capitaux sur la misère des populations». Elle renseigne : «Avant Aquatech, la gestion de l’eau n’a jamais été un problème à Hanène et environs. Aujourd’hui, l’avènement de la privatisation qui découle de l’entière responsabilité de l’Etat du Sénégal n’est rien d’autre qu’une arnaque organisée. Un manque total de respect à l’endroit des populations des zones dites rurales. C’est pourquoi nous exigeons qu’Aquatech dégage de la gestion de nos forages.» Aux populations du Hanène, ce membre du mouvement les «Sentinelles du Diobass» demande de «rester debout et d’être prêtes à tout. Il nous faut nous battre à rétablir cette injustice, à prouver que la seule souveraineté qui existe est l’apanage du Peuple». Surtout que, précise Mme Awa Tine, «les forages de la zone du Diobass sont aujourd’hui confrontés à de sérieux problèmes de logistique, mais surtout de baisse drastique de la nappe. Ils sont tous condamnés à mourir en raison de la puissance en termes de pompage que génèrent deux pôles im­portants d’ouvrages hy­drau­liques implantés dans le Diobass». Il s’agit de la plateforme du Programme eau et assainissement en milieu urbain (Peamu) entre Diass Palam et Palam Thioyane qui polarise 9 forages de grande envergure et celle du Notto-Ndiosmone-Palmarin sur le champ captant de Tassette avec 6 forages. «Voilà pourquoi, nous ‘’Sentinelles du Diobass’’, exigeons un branchement de tous les villages de la commune à partir de ces deux pôles pour une solution efficace et durable. Et le secteur de Hanène pourrait ainsi être rattaché à Notto-Ndiosmone-Palmarin à partir de la conduite de la Seoh qui est passée par Mboufoudj, Keur Mory Fall, Ngombel et dont le tuyau est arrivé au forage de Hanène depuis 2015», déclare Awa Tine. Avant d’interpeller directement l’Of­fice des forages ruraux (Ofor). A ses yeux, ce dernier doit «créer les conditions pouvant permettre une entente entre Aquatech et Seoh à propos de l’approvisionnement correct en eau des populations du secteur de Hanène».
Quid de la zone ouest et celle du centre ? «Le Peamu qui est à proximité pourrait faire l’affaire à partir de Kissane, Sanghé, Mbomboye, Baback et environs.» Pour simplement dire, selon Mme Tine, «rien n’empêche aux autorités en charge de la question de trouver les formules habilitées à y parvenir. Les populations du Diobass, citoyens à part entière, sont entièrement laissées à part». Une ultime alerte par laquelle les «Sentinelles du Diobass» interpellent de nouveau l’Etat du Sénégal à travers ses services compétents que sont l’Ofor et la Sones. «Rien n’est à écarter pour libérer le Diobass du joug du mépris et de celui du manque de respect. Nous sommes prêts à tout et garantissons que le problème de Dakar, jamais, ne connaîtra un épilogue si la préoccupation des Diobassois reste entière. Nous n’écartons rien. L’heure d’aller au front a sonné pour le rétablissement de notre dignité. L’eau n’est ni un luxe ni une marchandise, c’est un droit absolu et universel, c’est la vie en elle-même.»

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