La Chancellerie est interpellée sur la situation délétère qui prévaut au Tribunal de grande instance de Thiès. Suite à l’interdiction de leur collègue Me Massamba Kane d’officier à une audience correctionnelle, les travailleurs de la justice ont observé hier un arrêt de travail pour dénoncer la gestion de la juridiction de la Cité du Rail par son président.

Le torchon brûle dans la Capitale du Rail entre la section de Thiès du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et le président du Tribunal de grande instance de ladite ville. Dans la capitale du Cayor, les travailleurs de la justice officiant au Tribunal de grande instance de Thiès et affiliés au Sytjust ne se sont pas fait prier pour observer un arrêt de travail hier, lundi. Il s’agit pour eux de protester et d’attirer l’attention de l’autorité sur des «manquements» notés dans la gestion du Tribunal par son président.
Cette action de ces syndicalistes du secteur de la justice est une forme de dénonciation de la méthode de gestion de la juridiction par son président. Ce dernier, dénoncent-ils, a décidé d’interdire à un greffier d’officier dans une audience correctionnelle.
Me Ahmed Touré, le secrétaire chargé de la communication du Sytjust, a fustigé la situation qui prévaut à Thiès : «A la veille de chaque rentrée d’année judiciaire, nous tenons une Assemblée générale. Au niveau du Tribunal de grande instance de Thiès, nous avons tenu une Assemblée générale et notre collègue Me Massamba Kane est le greffier qui est préposé aux audiences correctionnelles.
Malheureusement, depuis quelques jours, le président et notre collègue ne sont pas en odeur de sainteté.»
Me Touré de poursuivre ses explications : «Ce matin (Ndlr : hier), contre toute attente, le président du Tribunal a pris la décision de ne pas laisser le collègue siéger à l’audience correctionnelle, comme prévu par notre procès-verbal de rentrée d’année judiciaire.» Le greffier ne s’est pas encore empêché de continuer, devant ses camarades, à dénoncer leur président qui n’hésiterait pas à user de sa position pour  prendre unilatéralement des décisions contre des travailleurs : «Il n’est pas à son premier tour d’essai. Chaque fois au gré de ces humeurs, Monsieur le président prend des décisions unilatérales qui visent à rompre avec les principes qui gouvernent notre Adminis­tration». «L’accès à la justice doit être une règle de rigueur et pour y parvenir, nous devons tous respecter les principes qui gouvernent l’Adminis­tration», se convainc Me Mas­samba Kane. Selon la robe noire, leur président est coutumier des faits et n’hésite pas à user de sa position pour  prendre de manière unilatérale des décisions à l’encontre des travailleurs.