Confrontés à de sérieux problèmes, les producteurs horticoles étaient ce week-end en Assemblée générale à Notto Gouye Diama, pour demander à l’Etat de voler à leur secours pour relancer cette filière.

Les producteurs horticoles, sur l’ensemble de la Zone des Niayes, sont dans tous leurs états. En colère, ils se sont retrouvés à Notto Gouye Diama, situé dans le département de Tivaouane, pour hurler leur désespoir face aux difficultés auxquelles ils se heurtent. Une rencontre au cours de laquelle le porte-parole du jour, Seydina Issa Omar Basse, qui n’a pas manqué de magnifier le «travail» abattu par les ministres de l’Agriculture et du Commerce, pour avoir «bien commencé leur mission en menant dès le début des concertations», s’est offusqué toutefois de «l’ampleur des problèmes». Pour lui, «ils sont tellement sérieux que certains ne peuvent pas être réglés au niveau de ces départements ministériels seulement». Des problèmes liés au «foncier et à la restauration dans la Zone des Niayes, au point de créer, tout le temps, des conflits entre les agriculteurs et les Eaux et forêts». Les producteurs sont très angoissés par le fait que «parfois, des agriculteurs sont mis en prison, sans compter le paiement d’amendes énormes».

«Les producteurs s’investissent, travaillent, produisent, mais ne parviennent pas à vendre. Ce qui les met dans un cycle extrêmement difficile, qui fait que la croissance agricole du Sénégal ne se traduit pas par une amélioration des conditions de vie des producteurs, mais plutôt par leur appauvrissement», poursuit-il. Ces raisons, à en croire Issa Omar Basse, «font d’ailleurs que beaucoup de producteurs n’iront pas cette année en campagne parce qu’ils ont emprunté beaucoup d’argent auprès des banques, mais n’ont pu honorer leurs engagements auprès de ces institutions financières, à cause de la période de pandémie du Covid-19, la surproduction, la concurrence déloyale imposée par l’agro-business».

En tout état de cause, les producteurs horticoles dans la Zone des Niayes invitent l’Etat du Sénégal à envisager «la tenue des états généraux de l’horticulture», pour que «tous nos problèmes soient posés sur la table et discutés». Et ainsi espérer que des stratégies solides pourraient être déclinées en commun, pour aller résolument dans le sens de leur véritable prise en charge. Aussi, ces producteurs auraient souhaité la mise en place d’un fonds spécial devant leur permettre de faire des emprunts à des taux moindres et de travailler avec plus d’efficacité. Ils pensent que l’Etat dispose bien de moyens d’éponger les dettes qu’ils ont contractées, pour qu’ils puissent ouvrir une nouvelle page porteuse de croissance agricole.
Par Cheikh CAMARA (Correspondant)