L’Inspection de l’éducation surveillée et de la protection sociale (Iesps), du ressort de la Cour d’appel de Thiès, a célébré hier, avec ses 400 pensionnaires, la Journée de l’enfant africain. Une initiative pour encourager ces enfants déviants souvent victimes de pratiques néfastes. Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) –

Les 400 pensionnaires des services extérieurs de l’éducation surveillée, du ressort de la Cour d’appel de Thiès couvrant les régions de Thiès et Diourbel, ont célébré hier, la Journée de l’enfant africain. Sur le thème «L’élimination des pratiques néfastes affectant les enfants», la journée a permis à ces enfants, à travers des prestations, de passer en revue, devant l’adjoint du gouverneur chargé des Affaires administratives, Maurice Latyr Dione, les pratiques sociales et culturelles néfastes, perpétrées le plus souvent par leurs parents. Pour nombre de ces enfants, la vie est un calvaire interminable. Un combat sans répit. Ils sont astreints à des pratiques dommageables qui ont, la plupart du temps, un ancrage culturel profond. Mariage précoce ou forcé, excision, abandon, manque d’éducation, travail, malnutrition, négligence les exposent à une vulnérabilité innommable. Très sensible aux maux de ses pensionnaires, Badara Dièye, Inspecteur de l’éducation surveillée de la protection sociale (Iesps) par intérim, du ressort de la Cour d’appel de Thiès, estime : «Quand on les entend, on a l’impression qu’ils comprennent mieux que nous-mêmes les problèmes. Effectivement, ce sont de réels problèmes de société. Les mariages précoces sont douloureux.
Les mutilations génitales féminines ont des conséquences médicales très néfastes sur les femmes, les pires formes de travail des enfants n’en parlons pas.» Et de rassurer les enfants : «L’Etat ne vous a jamais oubliés.» La preuve, indique M. Dièye, «le premier centre du Sénégal date de 1888. Donc l’Etat, avant même les indépendances, a mis en place tout un dispositif judiciaire, institutionnel, professionnel, pour pallier les difficultés des enfants. Et depuis les indépendances, l’Etat a renforcé le dispositif de protection des enfants à travers des ministères et des directions dont celle de l’éducation surveillée et de la protection sociale chargée de la protection judiciaire et sociale des enfants». Toutefois, signale-t-il, «il y a dans toute société, des pratiques socio-culturelles défavorables à la protection et au développement de l’enfant. Ce sont des réalités culturelles et traditionnelles avec lesquelles il faut déjà comprendre les soubassements et essayer de discuter avec les communautés, les amener à voir déjà le problème pour trouver des solutions. Et ceci avec par des argumentaires objectifs, médicaux, juridiques et sociologiques pour que ces communautés changent de mentalité et de comportement en faveur des enfants. Le tout dans le respect de nos mœurs, coutumes et valeurs des uns et des autres».
Revenant sur les missions de la Direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale, qui est de protéger, d’enseigner, de former et de préparer les enfants à la réinsertion sociale, afin de les aider à devenir de dignes fils du Sénégal et de pouvoir assurer l’avenir du Sénégal de demain, l’inspecteur Badara Dièye estime que le ressort de la Cour d’appel de Thiès, doté de six Actions éducatives en milieu ouvert (Aemo), du Centre de sauvegarde de Thiès, d’adaptation sociale de Nianing et de protection sociale de Diourbel, surveille plusieurs catégories d’enfants. Il s’agit des enfants en conflit avec la loi, des enfants en danger, des enfants victimes ou témoins d’actes criminels ou d’actes délictuels et qui peuvent les perturber dans leur développement psychologique ou affectif. «On les aide à se reconstruire physiquement. Donc il y a l’éducation et la rééducation. Mais aussi à se former ou à poursuivre l’enseignement pour sortir avec une qualification professionnelle et ainsi faciliter leur réinsertion sociale et économique», dit-il.
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