#Thiès Refus de payer les factures d’eau : Méouane boycott Aquatech

Aquatech est contestée à Méouane. Les populations des 89 villages de cette commune du département de Tivaouane, qui refusent que la gestion de leur forage soit confiée à cette société, l’ont exprimé hier à travers un rassemblement. Elles ont même décidé de ne pas payer les factures d’eau.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)
– Décidément Aquatech est poursuivie partout par la clameur de la contestation. Hier, c’étaient les populations de Méouane, regroupées autour d’un mouvement dénommé «Méouane jotna», qui ont décidé de ne pas payer les factures d’eau que la société leur a servies. Elles protestent contre la dissolution par Aquatech du comité en charge de la gestion de leur forage. «Nous nous indignons de l’occupation et de la récupération illégale de notre forage, un bien précieux. Sans avertissement, les populations se sont levées un beau jour et ont constaté que l’ouvrage installé dans la commune depuis 1993 est maintenant géré par Aquatech», s’offusque Khalifa Diop. Selon lui, «ce forage, depuis son existence, n’a jamais eu un problème de gestion encore moins technique. Donc si les forages ruraux de ce pays souffrent d’un problème de gestion au point qu’ils soient confiés à des privés, Méouane n’en fait pas partie». Et donc «nous devrions être épargnés de cette situation». Mais, déplore-t-il, «à notre grande surprise, Aquatech qui est toujours à la recherche de profits et de capitaux est venue nous déposséder de notre bien». Khalifa Diop s’étrangle de rage : «Nous disons non à cette occupation illégale. Nous voulons épargner Méouane de cette situation. Nous n’avons jamais eu de problèmes d’eau.» Ainsi pour marquer leur désapprobation, les populations ont à l’unanimité décidé de ne pas payer les factures d’eau de ce mois. Cela, disent-elles, pour protester contre «l’occupation illégale du forage de notre commune par Aquatech» et demandent que la gestion soit de nouveau confiée au comité local pour éviter des problèmes d’eau. Moussa Mbaye, secrétaire général du mouvement Méouane jotna, lui, réclame «aux autorités locales et administratives les 17 millions de francs Cfa de recettes que le comité dissout a laissés dans les caisses». Aussi, il a mis à profit l’occasion pour lister les maux dont souffre leur commune avec en tête de liste les infrastructures routières. «Il n’y a pas dans la commune de Méouane un mètre de route bitumée. Les populations empruntent de sentiers sablonneux et des routes latéritiques chaotiques pour vaquer à leurs occupations. L’axe Méouane-Pire-Sine Moussa est le plus grand mal de la commune. C’est une route latéritique en très mauvais état qui date des indépendances. D’ailleurs, elle est impitoyablement désertée par les usagers de la route, les voitures et autres charrettes qui assurent la liaison Méouane-Pire.» Ainsi, le mouvement citoyen demande la construction de cet axe routier, mais également l’érection de pistes de production dans la localité.
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