Avec un Taux de prévalence contraceptive moderne (Tpcm) qui est passé de 25.5% en 2019 à 26% en 2021, la situation ne s’améliore pas en dépit des différentes campagnes de sensibilisation. A Thiès, les leaders religieux et communautaires ont décidé de porter le combat. Par Cheikh CAMARA –
La santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent/jeune reste une priorité pour le gouvernement du Sénégal, qui s’est fixé comme objectif majeur, dans son Plan national de développement économique et social (Pndes), «l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes et des enfants, en raison de son impact sur tous les secteurs du développement». Des engagements qui, rappelle M. Massamba Thioro Sall, chef de la Cellule promotion et partenariat à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (ministère de la Santé et de l’action sociale), se sont traduits par «un ensemble d’actions et de mesures prises par le gouvernement et qui ont abouti à des avancées significatives, notamment la baisse progressive des taux de décès : maternel (de 392 en 2010 à 236 décès pour 100 mille naissances vivantes en 2017), néonatal (de 29‰ à 21‰ en 2019), et infanto-juvénile (de 72‰ à 37‰), avec un Taux de prévalence contraceptive moderne (Tpcm) qui est passé de 25.5% en 2019 à 26% en 2021».
Malgré ces progrès, M. Sall trouve «important» de noter que «des efforts restent à faire pour renforcer la promotion sur les questions liées à la planification familiale et à la santé des adolescent(e)s/jeunes». Il explique qu’«en effet, la planification familiale est l’une des interventions disponibles les plus efficientes pour sauver des vies et améliorer la santé de la femme et de l’enfant.
L’augmentation du Taux de prévalence contraceptive (Tpc) permettrait une meilleure capture du dividende démographique». De même, «l’amélioration de la santé et du bien-être des adolescent(e)s et des jeunes est une des priorités du gouvernement vu son impact à toutes les étapes de la vie», remarque le chef de la Cellule promotion et partenariat à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant, qui considère que «la réduction de la mortalité maternelle et l’amélioration de la survie de l’enfant nécessitent une baisse des cas de grossesse précoce chez les adolescentes». Pour rendre efficaces les actions visant à soutenir la Pf et la santé des adolescent(e)s/jeunes, «l’intervention d’un ensemble d’acteurs de la communauté demeure indispensable. Le renforcement des stratégies à haut impact par un plaidoyer auprès des leaders religieux, qui sont des acteurs influents au sein de la communauté, est essentiel pour sensibiliser les populations en vue de les inciter à adopter des comportements positifs en faveur de la Pf et de la santé des adolescent(e)s/jeunes». C’est dans ce sens que le Cadre des religieux pour la santé et le développement (Crsd), composé de religieux musulmans et chrétiens, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’action sociale, a élaboré deux argumentaires sur la planification familiale et sur la santé des adolescents/jeunes pour le renforcement de la promotion de la Srmnia.
Pour un partage efficace des argumentaires des religieux avec toutes les parties prenantes, la nécessité de procéder à des «rencontres d’échanges» s’impose.
Dans ce cadre, la Dsme, en collaboration avec le Crsd et avec l’appui de la Fondation Buffet, organise une série de rencontres d’échanges avec les leaders religieux et acteurs concernés sur les argumentaires pour la promotion de la santé reproductive des adolescents/jeunes et l’espacement des naissances dans les régions de Diourbel, Thiès, Matam et Louga.
L’objectif étant d’échanger avec tous les acteurs, y compris les leaders religieux, sur les argumentaires religieux sur la Pf et la santé des adolescents/jeunes pour contribuer à la promotion de la Srmnia. Il s’agira de «partager les argumentaires avec tous les acteurs, notamment les leaders religieux», «susciter les échanges sur l’espacement des naissances et la santé des adolescent(e)s/jeunes», «renforcer les capacités de tous les acteurs sur les questions religieuses liées à la santé des adolescents/jeunes et à la planification familiale», «engager tous les acteurs, notamment les religieux, à s’impliquer dans la promotion de la Srmnia-Nut», «renforcer la sensibilisation sur les questions liées à la santé des adolescents/jeunes et à la planification familiale». Dans chaque région, l’activité se tiendra sur 2 jours, autour d’une rencontre avec les leaders religieux identifiés et d’une session de partage avec les autres acteurs (maîtres coraniques, maîtres daaras, enseignants arabe, acteurs communautaires…) sur les argumentaires des religieux.
Correspondant