La Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l’enfant (Conafe) a marché dans les rues de la Capitale du Rail dans le cadre de la Semaine nationale de l’enfant africain. L’objectif est de contribuer à une meilleure prise de conscience des acteurs sur la protection des enfants et la promotion de leurs droits en situation de crise en vue d’atteindre les résultats souhaités des Aspirations 7 et 9 de l’Agenda 2040.

La Coalition nationale des associations et Ong en faveur de l’enfant (Conafe) a marché pour la protection de cette couche vulnérable. En compagnie de plusieurs enfants issus des quartiers de la ville de Thiès, elle a sillonné les artères de la Cité du Rail pour dénoncer les violences et viols dont sont victimes les enfants, mais également pour demander aux autorités de prendre leurs responsabilités. «Nous exhortons les autorités à prendre des mesures dissuasives pour faire face à ces pratiques qui gangrènent notre société. Et nous invitons également tous les acteurs à la synergie des interventions pour un mode d’actions digne des enfants», ont dit les marcheurs qui ont déposé un mémorandum auprès de l’autorité préfectorale. Une initiative magnifiée par l’adjointe au préfet de Thiès, Tiguida Wagué, qui soutient que toutes les politiques qui ont été mises en œuvre au Sénégal sont faites pour protéger les enfants et pour leur donner un cadre de développement idéal pour qu’ils s’épanouissent pour que demain ils puissent relever le flambeau. Revenant sur le thème de la Semaine nationale de l’enfant africain, «L’action humanitaire en Afrique : les droits de l’enfant d’abord», Ababacar Mbacké Diop, coordonnateur régional de la Conafe, signale que «le Sénégal, à l’instar des autres pays africains et au-delà, traversés par nombre de catastrophes et de conflits, est interpellé à travers ce thème d’actualité». Il explique que «malgré sa volonté de prévenir et de gérer les catastrophes avec la mise en place, depuis des années 60, d’un dispositif institutionnel de protection civile, composé entres autres de la Stratégie nationale de protection sociale et de gestion des risques de catastrophes coordonnée par le ministère de l’Intérieur, qui est doté d’un dispositif opérationnel communément appelé Comité départemental de protection de l’enfant (Cdpe), installé dans presque tous les départements, force est de reconnaître que nombre d’enfants sont victimes ou font face à des risques liés aux variables climatiques. Notamment les inondations, la sécheresse, la famine, les feux de brousse et parfois à des problèmes de communication et de coordination entre les institutionnels et les acteurs de la protection». Le coordonnateur régional de la Conafe donne l’exemple «des catastrophes naturelles avec les invasions acridiennes de 1988 et 2004 qui ont ravagé des milliers d’ha de cultures au Sénégal. Egalement, les pluies hors saison en 2002, occasionnant plus de 31 mil­liards de pertes, les inondations de 2005, 2008, 2009, et 2012, avec plus de 400 mille sinistrés». Et cela, sans compter «l’érosion côtière qui a engendré le déplacement de plusieurs dizaines de familles dans les départements de Rufisque et tout dernièrement de Saint-Louis en 2018». A cela s’ajoute, selon M. Ababacar Mbacké Diop, «le conflit armé en Casamance avec son lot de conséquences sur les enfants orphelins, déplacés, séparés de leur famille, victimes de mines, déscolarisés, non-inscrits à l’état civil…». Entre autres facteurs de crise humanitaire, «l’insécurité transfrontalière et le terrorisme qui en découle». Fort de ce constat, la Conafe, «dans son rôle de veille, d’alerte et de suivi des engagements pris par l’Etat du Sénégal a saisi une fois de plus cette opportunité pour faire le plaidoyer auprès des autorités compétentes et sensibiliser les communautés pour plus d’actions en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’enfant avant, pendant et après des crises».
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