Les personnes du 3e âge, membres du Cadre unitaire des retraités de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), ont laissé éclater leur colère après le décès de deux des leurs. Très remontées contre cette institution qui tarderait à payer la dette due aux hôpitaux pour leur prise en charge sanitaire, elles annoncent d’autres actions d’envergure pour faire réagir les autorités.

Sujettes à risque face à la progression rapide du Covid-19, les personnes du 3e âge, membres du Cadre unitaire des retraités de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), ont pourtant affronté la pandémie pour faire campagne contre le Conseil d’administration de ladite boîte. Aux allures d’un meeting, elles ont assiégé deux heures durant la Promenade des Thiessois pour exiger le payement de la dette due aux structures sanitaires publiques par l’Ipres. «Nous avons enregistré deux décès en moins d’une semaine, faute de prise en charge sanitaire», s’est étranglé Amadou Kogna Ndiaye, un cheminot à la retraite. Pour le responsable régional du Cadre unitaire des retraités de l’Ipres, «nous ne sommes plus acceptés dans les hôpitaux de la région à cause des dettes impayées de l’Ipres qui s’élèvent à une dizaine de millions de francs Cfa». Du coup, peste-t-il, «nous n’avons plus accès aux soins médicaux depuis 5 mois parce que nous sommes toujours refoulés. Nos lettres de garantie ne sont pas prises en compte parce que le Conseil d’administration de l’Ipres ne paye plus les hôpitaux». Inacceptable, selon son camarade retraité Ousmane Kébé qui déplore «la non-prise en compte des retraités» dans le Plan de résilience économique et sociale (Pres) mis en œuvre par l’Etat du Sénégal pour diminuer l’impact du Covid-19. «Nous sommes mis à l’écart parce qu’étant des parents pauvres de la population sénégalaise», dit-il. Alors que, relève-t-il, «30% des ménages au Sénégal sont administrés par des personnes âgées». Et donc, «l’aide alimentaire distillée et distribuée de gauche à droite ici au Sénégal devrait pouvoir profiter aux retraités qui gèrent des familles. Parce qu’avec le chômage des jeunes, les retraités sont obligés de se substituer à l’Etat. Ils prennent en charge leurs propres enfants âgés entre 30 et 40 ans et qui sont en chômage». Pour simplement dire, «nous avons senti une exclusion totale des personnes du 3e âge dans le Pres». Outre ce sit-in à la Promenade des Thiessois, ils annoncent d’autres actions d’envergure avec le soutien du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp)/France dégage et la société civile pour pousser l’Etat à réagir. «Nous avons prévu de faire une marche nationale, mais en entendant nous allons interpeller la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) pour leur demander d’auditer l’argent qu’ils sont en train d’injecter dans la prise en charge des retraités du Sénégal. Parce que nous ne le sentons pas», dit Ousmane Kébé qui soutient qu’aucune action ne sera de trop pour une bonne prise en charge des quelques 600 retraités de la région de Thiès.