Son alliance avec Macky Sall est perçue par certains comme de la transhumance. Et Talla Sylla a répondu à tous ceux-là qui le prennent comme tel. «Une personne a le droit de dire qu’elle n’est pas d’accord avec le choix de Talla Sylla de soutenir Macky Sall parce que c’est la démocratie. Mais personne n’a le droit de dire que j’ai transhumé, encore moins que j’ai été corrompu», a déclaré le maire de Thiès samedi, lors du lancement de sa campagne de collecte de parrainages pour Macky Sall au stade El Hadji Yatma Diouf de Médina Fall. Le maire de Thiès rappelle : «Personne n’a réussi à me corrompre quand j’étais le leader du Mouvement des élèves sénégalais pendant 5 ans, leader du Mouvement étudiant sénégalais pendant 3 ans, leader des étudiants sénégalais vivant en France pendant des années avant de créer la Jeunesse pour l’alternance. Alors, ce n’est pas aujourd’hui qu’une personne réussisse cette prouesse.»
Pour justifier son alliance avec la mouvance présidentielle, le leader de Fal askan ajoute : «Si dans une société qui se dit démocrate personne n’a le droit de choisir son camp, c’est qu’on n’est pas dans une démocratie. Par le passé, on dénonçait le fait qu’un dirigeant d’un pays impose une pensée unique. Mais aujourd’hui, si on arrive à ce que des personnes qui se réclament de l’opposition imposent aux gens de ne pas soutenir le président de la République, c’est du terrorisme et ce n’est pas normal. Chacun a choisi son camp. Nous sommes avec Macky Sall.» M. Sylla reste convaincu qu’une fois réélu, le Président sortant «sera libéré». «Si nous parvenons à faire gagner Macky Sall, il ne se présentera plus parce qu’il n’aura plus besoin de faire de la politique. Nous savons qu’aucun président de la République du Sénégal n’a jamais été élu. Ce sont plutôt des Présidents que les sénégalais ont éliminés. On a éliminé Abdou Diouf parce qu’au premier tour de la Présidentielle de 2000, Wade avait 35%. Tout comme d’ailleurs en 2012, on a éliminé Wade puisque Macky Sall est sorti au premier tour avec 25%. Il a tiré les leçons de ses prédécesseurs et compris que la force du pouvoir, c’est une forte coalition. Et depuis 1960, il n’y a pas une seule coalition qui a duré plus de 7 ans», a-t-il dit.
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