Une semaine après le drame survenu aux Parcelles Assainies U2 de Thiès, où des fils haute tension ont fait une victime et une blessée, toujours en soins intensifs au centre hospitalier régional, les populations de ce quartier alertent sur le danger que constituent ces installations. Elles se sont offusquées du mutisme des autorités de la Société nationale de l’électricité du Sénégal (Senelec) après cette tragédie.
La mort de la fillette A. Mbaye, âgée de 8 ans, des suites de ses blessures, après un accident électrique, a mis dans tous leurs états les populations des Parcelles Assainies U2 de Thiès. Le vendredi 28 juin dernier, les deux amies inséparables, A. Mbaye et Nd. F. Diallo, étaient en train de jouer sur la terrasse de leur maison, aux environs de 13h. Et l’irréparable s’est produit quand des étincelles des fils électriques haute tension ont jailli pour aller atteindre les habits des deux filles qui ont pris feu. L’une d’elles, qui a été gravement brûlée, a finalement succombé à ses blessures ce mardi, vers les coups de 23h, malgré le massage cardiaque qu’elle a bénéficié le lundi.
Depuis ce jour, la tension est électrique dans ce quartier. Les populations dénoncent le mutisme des autorités de la Société nationale de l’électricité du Sénégal (Senelec) face à ce drame qui a coûté la vie à l’une des leurs. Elles dénoncent : «Nous avons plusieurs fois alerté la Senelec du danger que constitue le poteau des fils électriques haute tension du quartier. Parce que c’est une ligne haute tension de 10 mille volts. Et le poteau est vétuste parce que fissuré de partout. Nous pensons même qu’il ne peut pas résister au vent. Mais la Senelec n’a jamais réagi ; ce qui a occasionné ce drame.» Les populations s’étranglent de rage. «Depuis cet accident, elle n’a toujours pas réagi. Et nous allons porter plainte contre elle pour mise en danger de la vie d’autrui et atteinte à la sécurité des habitants des Parcelles Assainies», menacent les populations qui fustigent «cette tragédie qui met à nue le sérieux problème des fils électriques haute tension avec lesquels les populations des Parcelles cohabitent». Elles décrient surtout le manque d’assistance des victimes. «Pour leur évacuation, les soldats du feu de la 21e Compagnie de secours se sont présentés tardivement sur les lieux du drame. Ce qui a poussé les populations à s’organiser pour évacuer d’urgence les blessés dans des véhicules particuliers au Centre hospitalier régional El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguène. Une situation qui fait que pour recevoir les premiers soins, les victimes ont accusé un retard dans leur prise en charge.» Selon les habitants, «les deux fillettes n’ont pas eu d’assistance correcte ; c’est pourquoi leur cas s’est aggravé». S’inclinant devant la mémoire de A. Mbaye, elles demandent l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. «Il faut que justice soit rendue à ces victimes. Que les autorités prennent leur responsabilité par rapport à ce qui s’est passé ici pour sanctionner les responsables. Les citoyens ne doivent pas continuer à mourir comme des mouches», dénoncent les Parcellois qui interpellent plus particulièrement le Président Macky Sall pour qu’il leur vienne en aide : «Bientôt c’est l’hivernage et ces fils électriques haute tension constituent un véritable danger pour les populations.» Les populations des Parcelles Assainies sollicitent in fine l’appui de l’Etat pour prendre en charge la famille de la victime qui «est très démunie». De même que «l’autre victime, âgée de 7 ans, et toujours à l’hôpital régional avec de très graves blessures».
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