#Thiès – Vives tensions entre étudiants et Forces de l’ordre : L’Uidt perd ses facultés
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Après plusieurs semaines de grève sans succès, les étudiants de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt) ont décidé d’élever d’un cran leur lutte pour de meilleures conditions de vie et d’études. Déterminés à obtenir gain de cause, ils se sont affrontés hier, durant plusieurs heures, aux Forces de l’ordre.Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)
– Une explosion de colère s’est emparée hier de l’Université Iba Der Thiam (Uidt) de Thiès où de vives altercations ont opposé les étudiants et les Forces de l’ordre, occasionnant plusieurs arrestations. A l’origine, les retards notés dans la livraison des chantiers de l’Uidt. Ils ont alors investi les rues de la Cité du Rail hier matin, pour exiger l’achèvement des chantiers. Furieux, ils ont bloqué la Rn 2, principale artère qui mène à l’entrée de la ville de Thiès.
Rongés par la colère, les étudiants, en mouvement dans toute la ville, ont brûlé un véhicule de l’Administration et des pneus après avoir barricadé les grandes artères de la ville aux deux gares. Les manifestants, qui reprochent aux autorités de «faire la sourde oreille», ont extériorisé leur désespoir, réclamant «la livraison des chantiers» de l’établissement d’enseignement supérieur.
Pendant des heures, les contestataires ont réussi à perturber le trafic urbain sur différents endroits sensibles dans la ville. De violents affrontements au cours desquels les étudiants ont réussi à déjouer maintes fois les stratégies des Forces de l’ordre qui se sont déployées sur le terrain et n’ont pas hésité un seul instant à user de bombes lacrymogènes pour disperser les rassemblements de protestataires. Aussi sur le site de la Voie de contournement nord (Vcn), en passant par la station Edk oil, la gare routière de Thiès à l’avenue Caen, les manifestants, formant en plusieurs groupes, ont eu d’assez violents accrochages avec les policiers qui n’ont pu les empêcher de brûler des pneus. Et plusieurs heures durant, l’atmosphère était devenue chaude, étouffante, du fait de la fumée permanente et de gaz lacrymogènes.
Les étudiants, qui ont surtout dénoncé «l’injustice, l’anarchie et la dictature qui règnent dans l’université depuis le début de leur mouvement d’humeur», exigent «le démarrage sans délais des travaux de réhabilitation de l’ancien site de l’Isep qui doit être livré à l’Ufr». Ils jurent : «Nous irons jusqu’au bout de notre lutte. Tant que les chantiers ne sont pas livrés, nous ne baisserons pas les bras.»
Il faut savoir que la communauté universitaire de Thiès est en mouvement d’humeur depuis plusieurs semaines pour réclamer l’achèvement des chantiers de l’Université. En effet, fait-elle savoir, «les étudiants arrivent dans le site de l’Uidt et vivent dans des conditions déplorables aussi bien sur le plan social que pédagogique. Les salles de télé de même que les bureaux des amicales sont convertis en dortoirs pour loger les nouveaux bacheliers qui souvent n’ont aucun endroit où loger à Thiès. Les étudiants ne peuvent pas faire cours, faute de salles de classe». Idem «au niveau de la réception» où des «ruptures dans les services de la restauration sont notées». Pour simplement dire la nécessité de boucler les chantiers pour améliorer les conditions d’accueil des étudiants face à l’orientation massive de nouveaux bacheliers.
nfniang@lequotidien.sn