Tic – Sécurisation et utilisation des données numériques : L’Etat affine sa stratégie nationale

Alors qu’internet, à travers les réseaux sociaux, fait des ravages dans ce pays, le Sénégal a décidé de se doter d’une Stratégie nationale des données dont les principes fondamentaux sont la protection de la vie privée, la transparence et l’équité, et la sécurité. Après sa validation technique hier, elle sera soumise en Conseil des ministres prochainement. Par Amadou MBODJI –
Le Sénégal est en train de se doter d’une Stratégie des données dont les travaux ont été entamés depuis mars dernier dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat du Sénégal, l’Union européenne, la coopération allemande, le Giz, et Smart Afrique. En recevant hier le document, Moussa Bocar Thiam, ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique, espère qu’il sera entériné après sa présentation en Conseil des ministres suite à sa «validation» technique.
A travers cette stratégie, l’Etat montre qu’il tient «à la sécurité et à l’intégrité des données lors de leur utilisation». «La Stratégie nationale des données du Sénégal que nous recevons aujourd’hui (hier) s’appuie sur les principes fondamentaux tels que la protection de la vie privée, la transparence et l’équité. Donc, nous nous engageons à exploiter intelligemment les données, en préservant leur sécurité et leur intégrité», a dit Moussa Bocar Thiam lors de la cérémonie de restitution de la Stratégie nationale des données du Sénégal tenue hier. Il explique : «Cette stratégie prend en compte le cadre réglementaire, les infrastructures de collecte de données, les data center par exemple, la conservation et l’exploitation des données.» Pour Moussa Bocar Thiam, la stratégie met en exergue deux aspects que revêtent les données personnelles. «Nous abordons la question des données sous deux angles. D’abord sous l’angle de la valorisation, celui de la souveraineté ensuite. Aujourd’hui, nous en sommes à l’étape de la validation technique. Dans les prochains jours, le document sera présenté au chef de l’Etat en Conseil des ministres», fait-il savoir. «La numérisation est l’un des domaines du partenariat de l’Union européenne avec les pays africains […] Les données sont une source vitale pour les gouvernements, elles aident à une prise de décision éclairée», argumente Harmonie Koutsivitis, cheffe du service chargé de la politique et de l’information à la délégation de l’Ue au Sénégal. «La société numérique que nous voulons promouvoir tend à la convergence entre les marchés numériques de l’Afrique et de l’Europe», souligne-t-elle. Le professeur Bjorn Soren Gigler du Giz appuie : «Nous soutenons l’ambition du gouvernement du Sénégal d’être le hub numérique en Afrique de l’Ouest, car il existe d’importantes opportunités de travailler ensemble pour développer une infrastructure durable des données protégées.»
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