Les ministres des Affaires étrangères du Japon et de différents pays africains, qui doivent se retrouver en ligne la semaine prochaine, vont se pencher sur les moyens de relancer le développement de l’Afrique dans la perspective de l’après-Covid 19.Par Mohamed GUEYE

– La prochaine Ticad, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, est censée se tenir à la fin du mois d’août à Tunis, en Tunisie. Néanmoins, les co-organisateurs japonais se demandaient encore, jusqu’à il n’y a pas longtemps, si ce grand évènement pouvait se tenir de manière physique, avec la présence des invités, ou au contraire, de manière virtuelle. La raison en est que la pandémie du Covid-19 est toujours en train de faire d’importants ravages dans ce pays du Maghreb. La décision ne sera prise qu’à l’approche de la date fatidique. Le Sénégal, en tant que pays qui préside l’Union africaine, devrait jouer un rôle important.
Tadayoki Miyashita, Directeur général-adjoint pour l’Afrique au ministère des Affaires étrangères, a co-animé un point de presse organisé en ligne en prélude à la réunion ministérielle sur la Ticad, qui se tiendra à la fin du mois de mars. Le point de presse réunissait plusieurs dizaines de journalistes de plusieurs pays africains.
La Ticad s’est développée avec le temps. Ayant commencé avec moins d’une dizaine de dirigeants à ses débuts, elle a fini par réunir un nombre important de chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de plusieurs pays en dehors du Japon. Aujourd’hui, la Ticad est devenue un immense sommet qui regroupe de nombreux pays et organisations telles que la Jica, ainsi que d’autres institutions des Nations unies et des Ong japonaises.
La Conférence ministérielle des 26 et 27 mars, préparatoire de la Ticad 8 et qui se tiendra en ligne, tentera d’ajuster les attentes des différents participants au Sommet. Il s’agira, selon M. Miyashita, de toujours placer les individus au cœur des préoccupations, ainsi que de mettre l’accent sur un développement de qualité. Il s’agira également, ajoutera le diplomate, pour le côté japonais, de mettre l’accent sur les relations bilatérales avec les différents Etats africains et de parler des perspectives de développement post-Covid. La conférence ministérielle regroupera, outre les plus hauts dirigeants de la diplomatie japonaise, à savoir le ministre des Affaires étrangères, Yoshimana Hayashi, et Mme Takato Suzuki, la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, leurs homologues de plus de 50 pays africains, les organisations co-organisatrices de la Ticad, à savoir les Nations unies, le Pnud, la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine, ainsi que des structures publiques et privées du Japon.
Les discussions tourneront principalement autour des trois piliers liés à l’économie, les questions de santé et de développement social, ainsi que la paix et la stabilité. M. Miyashita et le représentant de la Jica qui a parlé après lui, ont insisté sur l’énorme contribution du Japon dans les efforts de développement des pays africains. Mais, la Ticad 8 va mettre surtout l’accent sur l’apport des privés dans les efforts de développement, aux côtés des programmes de développement d’une économie verte, entre autres. L’un des soucis de la partie japonaise est d’intéresser les entreprises japonaises à investir en Afrique.
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