Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre malien de la Défense, reste persuadé que le Colonel Assimi Goïta et ses hommes ont un «agenda caché». L’homme politique malien qui s’est confié à France 24, est d’avis que les putschistes voudraient se maintenir au pouvoir à Bamako.

L’ancien ministre malien des Affaires étrangères et de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, est formel. Celui qui est aujourd’hui contraint à l’exil à la suite de la prise du pouvoir par les militaires au Mali, est convaincu que la junte, dirigée par le Colonel Asimi Goïta et ses hommes, a un agenda caché. Invité du journal français France 24, l’homme politique malien dresse un tableau «plutôt sombre de la situation actuelle du Mali», informe le site Afrik. Pour Tiéman Hubert Coulibaly, l’«agenda caché» des putschistes reste leur maintien au pouvoir.
Décrivant la «chape de plomb» qui s’est abattue sur le pays, il évoque une atmosphère hostile qui sévit au Mali, ponctuée de menaces et autres intimidations poussant certains dirigeants à garder le silence ou partir en exil. Ce qui fut son cas, puisqu’il a été contraint de quitter le Mali. L’homme politique révèle, dans l’interview accordée à la chaîne France24, avoir proposé au Colonel Assimi Goïta, président de la Transition, la mise en place de «mécanismes devant conduire à un véritable dialogue national, sauf que le chef de la junte a décliné».
Aux yeux de Tiéman Hubert Coulibaly, les sanctions infligées par la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) pourraient entraîner des conséquences dramatiques sur l’économie de ce pays d’Afrique de l’Ouest. L’ancien ministre n’a pas manqué de regretter notamment l’escalade verbale entre Paris et Bamako. Il dit espérer que les tensions ne conduiront pas à une véritable rupture entre la France et le Mali.
Déplorant la récente décision des autorités maliennes de dénoncer les accords de défense avec la France, Tiéman Hubert Coulibaly est d’avis que ce serait «extrêmement dommage» si les deux pays en arrivaient à consommer le divorce. L’ex-ministre dénonce par ailleurs la présence de mercenaires de la société de sécurité privée Wagner sur le sol malien.