A Tivaouane où l’Etat a déjà investi 7 milliards dans le cadre du Programme d’urgence de modernisation des cités religieuses, les populations demandent l’assainissement de la ville, la création d’un pôle de développement religieux dans le cadre des futurs pôles territoriaux pour l’emploi des jeunes, la voirie, l’éclairage public… dans le cadre du Programme spécial de modernisation chiffré à 114 milliards de F Cfa.
Le Président Macky Sall a été hier à Tivaouane pour une visite, en prélude à la célébration du Maouloud 2019. Il a été reçu dans la cité religieuse avec «tous les honneurs». C’est le vœu du khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, qui rappelle les doléances des populations dans le cadre du programme de modernisation de Tivaouane. Selon Abdoul Aziz Diop qui prenait part au Comité régional de développement (Crd) spécial d’évaluation présidé par le ministre de l’Intérieur, «les populations ont salué la vision très pertinente du chef de l’Etat de doter les cités religieuses, à travers les moyens de l’Etat, d’infrastructures que les collectivités territoriales ne peuvent pas réaliser, faute de moyens et de ressources. L‘Etat a aménagé l’esplanade des mosquées avec l’auditorium, la grande salle de réception qui remplace les bâches, la maison des hôtes, la résidence El Malick Sy. Aussi l’extension du périmètre communal de 7 000 ha, la voirie urbaine densifiée, l’extension des réseaux d’adduction d’eau et d’électricité dans les nouveaux quartiers». Toutefois, indique ce membre du comité scientifique du Gamou, «des attentes fortes et des urgences ont été soulevées par les populations». Il s’agit, selon le petit-fils de Maodo, de «l’assainissement de la cité religieuse, la création d’un pôle de développement religieux dans le cadre des futurs pôles territoriaux pour l’emploi des jeunes, la voirie, l’éclairage public…». Il explique : «En août 2017, le programme pour l’assainissement des eaux usées pour 10 quartiers a été lancé par le ministre de l’Assainissement d’alors Mansour Faye. C’est un programme partiel parce qu’il ne prend en compte que 10 quartiers et pour les eaux usées.» Mais, dit-il, «Tivaouane a besoin d’un programme d’assainissement global pour les eaux usées et pluviales». Pour cause, estime M. Diop, «la commune compte 26 quartiers officiels et 73 quartiers réels avec les villages rattachés et les quartiers spontanés ou sauvages dont beaucoup sont dans des bas-fonds. Et à partir de 2021, le Maouloud sera célébré en période d’hivernage et le cycle peut aller jusqu’à 9 ou 10 ans. Et des millions de fidèles seront sinistrés ou sans abri, car beaucoup de dahiras campent et cuisinent en plein air». D’après Abdoul Aziz Diop, «l’assainissement de la citée est aujourd’hui une urgence. Et s’il n’y a pas de mesures efficaces et structurelles pour prendre en charge l’assainissement, nous risquerons de passer un Maouloud en pleine inondation avec tous les dégâts collatéraux que cela peut engendrer». L’emploi des jeunes n’a pas été omis par ce membre du comité scientifique du Gamou qui signale dans ce cadre que «la ville de Tivaouane peut devenir un pôle de développement religieux dans le cadre des futurs pôles territoriaux». A l’en croire, «la ville a un avantage comparatif par rapport aux autres départements du Sénégal avec plusieurs atouts». Il s’agit notamment de «l’industrialisation» avec l’installation des «industries extractives comme les Industries chimiques du Sénégal (Ics), la Grande côte opérations (Gco) et bientôt le Gphos». Egalement, «Tivaouane a un atout agricole avec la zone des Niayes, mais également une partie du bassin arachidier se trouve dans la zone». Aussi, «elle a un atout commercial avec plusieurs loumas à Pekesse, Pire… et le marché de l’artisanat de Mékhé». Et cela, sans compter «le tourisme religieux avec les hadaratoul jummah, les ziarras, les séminaires sur les idéaux de l’islam et de la hadara, les colonies de vacances islamiques». Au final, ce projet de pôle religieux «pourra assurer l’emploi et des revenus pour les jeunes et bras valides souvent à la charge sociale des marabouts qui n’ont pas de budget dédié».