Le paisible village agricole de Keur Mbir Ndao, dans la commune de Notto-Gouye-Diama (département de Tivaouane), au cœur de la zone des Niayes, domaine par excellence de la culture maraîchère, a abrité, ce samedi 6 juillet 2024, la 30e édition de la Journée internationale des coopératives, présidée par le secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’encadrement paysan, Alpha Bâ, sous le thème : «Les coopératives construisent un avenir meilleur pour tous.»Par Cheikh CAMARA –
La Journée internationale des coopératives tenue à Keur Mbir Ndao, située dans la commune de Notto Gouye Diama, est un moment d’intenses réflexions pour le monde agricole. «Cette journée met en lumière le rôle crucial des coopératives dans la construction d’un futur durable en s’alignant sur les Objectifs de développement durable (Odd) à l’horizon 2030», rappelle le secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’encadrement paysan. Alpha Bâ parle d’un «moment important pour nous au niveau institutionnel, coïncidant avec la mise sur pied d’un secrétariat d’Etat dédié aux Coopératives et à l’encadrement paysan», mais aussi avec «la volonté affichée de l’Etat du Sénégal de mettre tout en œuvre pour que nos modèles, notre approche économique, notre approche agricole puissent, à partir de maintenant, reposer non plus sur une approche individualisée ou individualiste, mais sur les racines sociales qui font le Sénégal depuis qu’il existe». Lesquelles racines sociales, dit-il, «ne sont rien d’autre que notre engagement, pour tout Sénégalais, quelle que soit notre religion, notre ethnie, car nous savons tous que nous avons toujours l’habitude de vivre dans une approche communautaire, et les sociétés coopératives en constituent une parfaite illustration».
Pour sa part, l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, assure que «l’Ue sera ce qu’elle a toujours été pour le Sénégal, une alliée solide». Il a évoqué la thématique de cette journée axée sur les coopératives, saluant «le pas décisif franchi par le Sénégal, avec le soutien du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (Pacao), en direction de la formalisation». Une journée marquée, dit-il, par la célébration de «la création et l’opérationnalisation de cette plateforme digitale du registre des sociétés coopératives qui va permettre de créer, d’enregistrer, d’immatriculer les sociétés coopératives sur tout le territoire national, dans le cadre de l’Acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation du Droit des affaires en Afrique». Des actions qui, remarque-t-il, vont permettre de créer les conditions pour une meilleure maîtrise technique et commerciale, favorisant l’accès des Pme et Pmi à la dynamique de structuration des organisations professionnelles, aussi à la dynamique d’accès aux financements, des sujets extrêmement importants pour ce qui concerne le domaine agricole.
Par ailleurs, le diplomate européen souligne la compétitivité des petites, moyennes et microentreprises. Et de ce point de vue, il rappelle que l’Union européenne est une partenaire de longue date, solide, du Sénégal sur cette compétitivité. A ses yeux, parmi les nombreux défis à relever, «l’emploi, notamment pour les jeunes et les femmes» ; «la productivité, notamment de l’agriculture», et «la compétitivité de l’économie nationale», qui sont aujourd’hui plus que jamais à portée. Il insiste sur «le rôle des femmes qui sont très engagées quand il s’agit de production et de transformation agricoles, en particulier au niveau des coopératives». Dans cet objectif, dira-t-il, «le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique reste un pivot pour l’atteinte de l’objectif de souveraineté alimentaire du gouvernement. Et ces petites, moyennes et microentreprises peuvent devenir une source de développement économique si l’environnement est favorable». L’ambassadeur a insisté sur «l’appui de l’Union européenne qui a pris et qui prendra plusieurs formes, comme ce Programme d’appui à la compétitivité en Afrique de l’Ouest qui touche toute la zone Cedeao, en particulier le Sénégal avec 29 coopératives, 14 régions, des unités régionales, une structuration à
travers une plateforme digitale, à savoir des éléments très concrets qui montrent que 15 mille producteurs, grâce à ces éléments, peuvent être connectés».
Temps de résilience
De son point de vue, il faudra bien évidemment aussi continuer cet engagement à soutenir le Sénégal dans la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes. Ainsi, il parle de la société de construction et d’exploitation des agropoles, mais aussi la question des subventions aux intrants agricoles pour un ciblage et une transparence accrus au niveau des opérations. Aussi, il a évoqué la poursuite de la mise en œuvre de l’Acte uniforme Ohada sur les sociétés coopératives. Selon lui, au niveau régional, via la Cedeao, des programmes ambitionnent de contribuer à améliorer «le climat des affaires aux niveaux national et régional», améliorer «la performance ou la vue à travers tout champ de compétences», améliorer donc «la croissance et la contribution à l’industrie et au commerce régional» et, enfin, atténuer «les effets qui étaient provoqués par les différentes crises, notamment la crise économique liée au Covid-19».
La cérémonie a aussi été marquée par la remise de «documents consacrant le transfert officiel de la plateforme e-Rscoop aux autorités sénégalaises», et de «distinctions à des experts engagés en faveur de la promotion de l’organisation coopérative au Sénégal».
Correspondant