Tivaouane Peulh – Des baux à la place des droits de superficie : Les recasés chargent l’Apix et la Dgid


Les impactés des projets de construction de l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio et de restructuration de Pikine Irrégulier Sud, relogés à Tivaouane Peulh en un nouveau lieu baptisé Cité Apix, exigent la mise à disposition de leurs titres de propriété. Lors d’un point de presse organisé dimanche, ces derniers, regroupés autour du Comité inter îlots de la Cité Apix (Cica), ont vivement dénoncé le dilatoire entretenu par l’Apix et les autorités compétentes sur cette affaire. «Si on s’est réunis aujourd’hui, c’est parce que les populations sont un peu désorientées, dans la mesure où depuis leur réinstallation, elles ont tout fait pour disposer de leur acte de propriété qui est un droit (…) ces populations ne font que demander leur droit parce que l’acte qui nous a été livré, c’était tout juste dans la mesure où à notre arrivée, il fallait qu’on procède à une sécurisation foncière», a posé Lamine Dia, président du Cica. Selon le document remis par le comité, chaque ménage dûment recensé devait en effet disposer d’un terrain à usage d’habitation assorti d’un droit de superficie délivré par les autorités compétentes après viabilisation du site de recasement. S’ils disposent des parcelles, les titres se font désirer du côté du Cica qui a vu une portion congrue de ses membres disposer du sésame. «Sur 2039, on a attribué juste une centaine. Ce qui est une chose très minime par rapport au nombre de déplacés qui se trouvent ici», a ainsi déploré M. Dia. Son dépit est d’autant plus grand que des baux sont envisagés par l’Apix pour le reste. «Dernièrement, convoqués par l’Apix, on nous fait savoir qu’au lieu des droits de superficie, on va nous faire sortir des baux. C’est ça que les populations ne peuvent pas accepter. Parce qu’on ne peut pas changer les règles en cours d’un match, dans le match. Il y avait les papiers de droits de superficie qui étaient sur le point d’être délivrés, et il faut que ça se poursuive», a affirmé avec force le président du comité sous l’approbation de ses camarades venus en masse à la rencontre. Ils ont aussi dénoncé les baux irréguliers établis sur des parcelles déjà attribuées aux Pap et aussi sur des espaces publics. «La Dgid, censée contrôler la régularité des actes domaniaux, n’a pas empêché la sortie de baux illégaux», déplore ainsi le mémo à travers lequel le Cica exige le rétablissement intégral du plan directeur initial de la Cité Apix, ainsi que l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire pour identifier et sanctionner les agents et complices impliqués. Le site, titré Tf n°6043/R, couvre 92 hectares comprenant 2039 parcelles d’habitation et divers équipements collectifs.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn



