TIVAOUANE Redoutant des impacts environnementaux : Koul s’oppose à l’exploitation d’une mine de phosphates


L’audience publique convoquée hier par le Préfet du département de Tivaouane autour de la validation d’une convention liant la commune de Koul à une société pour l’exploitation d’une petite mine de phosphates s’est terminée en queue de poisson. Regroupées au sein du collectif dénommé «Samm sunu moomel», dirigé par Mamadou Bousso Diop, les populations, venues d’une quinzaine de villages pour exprimer leurs préoccupations sur la question, se sont catégoriquement opposées au projet, estimant que l’implantation d’une activité extractive menacerait les terres agricoles héritées de leurs ancêtres. Elles dénoncent l’adoption du protocole «sans consultation citoyenne préalable», et affirment qu’elles n’accepteront jamais que leurs terres, leur environnement et leur avenir soient bradés.
Les craintes des populations de Koul qui, du fait de multiples nuisances, s’opposent à la décision d’ouvrir l’exploitation des phosphates, ont été confirmées par l’étude d’impact environnemental et social dont les résultats ont été partagés récemment par le collectif «Samm sunu moomel». Selon le document, l’exploitation de ces phosphates de Koul va occasionner des effets néfastes chez les populations, provoquant l’altération de la qualité de l’air, la modification de l’ambiance sonore, du paysage, les risques d’atteinte aux eaux souterraines, la dégradation du cadre de vie, les pertes d’activités économiques dont l’agriculture et l’élevage. Sans compter les risques d’atteinte du milieu social et culturel, ainsi que les accidents et maladies.
Selon toujours le document, il y a la présence de périmètres agricoles, de villages et de sites culturels dans l’emprise du permis d’exploitation.
«Aujourd’hui, plus que jamais, malgré l’implication des autorités administratives, le collectif s’oppose à l’exploitation des phosphates afin de préserver le bien-être des populations», déclarent les porte-parole des riverains. Ils estiment que, malgré les promesses et réalisations, il y a beaucoup d’inquiétudes liées à l’éducation, à la santé, aux liens sociaux, à l’environnement, à l’élevage et à l’agriculture.
Par Cheikh CAMARA – cheikh.camara@lequotidien.sn

