Tout en déplorant les promesses non tenues de l’Etat, le Khalife général des Tidianes a demandé aux syndicats d’enseignants de suspendre leur mot d’ordre et à l’Etat de redoubler d’efforts pour le respect de ses engagements. Les syndicalistes promettent de revenir le 8 avril à Tivaouane pour une nouvelle rencontre avec le chef religieux pour une réponse à sa requête.

«Ce n’est pas la première fois que l’Etat verse dans des promesses qu’il ne tient pas sinon, on n’en serait pas aujourd’hui là», s’est offusqué, le Khalife général des Tidianes, dimanche dernier, au cours de la 26e édition de la Ziarra  annuelle de la Fédération nationale des enseignants du Sénégal. Serigne Mbaye Sy Mansour, revenant sur la crise scolaire, de déplorer : «Toujours les mêmes promesses non tenues, dénudées de fondements, et ce jusqu’à quand ? La situation risque de perdurer parce que les mêmes problèmes risquent de se reproduire l’année prochaine si l’Etat persiste dans le non-respect de ses engagements. Et dans ce cas, les charges risquent de s’alourdir du fait d’un cumul.» Le marabout pense que «l’Etat devrait pouvoir progressivement bouger dans la voie de la satisfaction des doléances des enseignants». Mais, regrette-t-il, «tel n’est pas le cas».
Le religieux trouve que le secteur de l’Education concerne tout le Sénégal, parce qu’étant un domaine qui, s’il a des difficultés, affecte tout les secteurs de la vie nationale. Toutefois, le marabout, tout en s’offusquant de la «persistance du non-respect des engagements de l’Etat», a bon espoir qu’une issue sera trouvée au problème avant la reprise des classes fixée au 9 avril prochain. Le Khalife général des Tidianes, qui rappelle que «l’avenir du Sénégal est entre les mains des enseignants», s’offusque du fait qu’«il y a trop de bavardage et de fond et de forme autour de la question, ce qui n’est pas pour faciliter les négociations». Il a invité l’Etat à voir comment s’efforcer de respecter progressivement, par étape, les accords déjà signés, aussi de lever les sanctions.
Le marabout appelle aussi les deux camps à privilégier le dialogue dans la justice, la franchise. Des enseignants, il sollicitera «de suspendre leur mot d’ordre de grève et de remettre aux élèves leurs notes, compte tenu du fait que rien ne s’improvise en matière de loi des finances».
A l’Etat, il demandera de «redoubler d’efforts pour respecter ses engagements, même s’il le fait par étape». Et de promettre de faire toutes les démarches auprès de l’Etat pour le respect des engagements pris par l’autorité gouvernementale. «Nous allons suivre le dossier jusqu’à obtention de gain de cause.»
Serigne Mbaye Sy Mansour demandera au directeur des Examens et concours, Amadou Macktar Ndiaye, représentant l’Etat à la rencontre, «de transmettre à qui de droit les conclusions issues des discussions de Tivaouane. Et de porter à la connaissance de l’autorité compétente qu’elle seule pourra nous aider à honorer la garantie que nous avons faite aux enseignants par rapport au respect, de façon progressive, des accords déjà signés, si toutefois ils acceptent de suspendre la grève». Et d’indiquer : «Que l’Etat s’habitue à prendre des engagements qu’il peut respecter. Chaque Sénégalais est conscient du fait que notre pays est pauvre. Ils sont nombreux, ces pères de famille, à ne survivre qu’avec les moyens du bord et grâce aux actes humanitaires, à l’entraide qui constituent le soubassement de la vie en communauté des Sénégalais. Grâce à cette philosophie d’aide et de compréhension bien établie chez nous, le Sénégal doit donc pouvoir trouver des solutions à ses problèmes, pour s’éviter certaines dérives.»
Pour leur part, les syndicats d’enseignants ont promis de revenir ce 8 avril à Tivaouane, rencontrer, à nouveau, le Khalife général des Tidianes, Serigne Mbaye Sy Mansour, pour lui apporter une réponse ponctuelle à sa demande.
Une délégation du Haut conseil du dialogue social, de l’association des parents d’élèves, des enseignants retraités du préscolaire au supérieur, étaient aussi de la partie.
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