TIVAOUANE – Tensions politiques à la veille de la Présidentielle 2019 : L’alerte de Diacksao

En prélude à la 16e édition du Gamou annuel de Fass-Diacksao, lieu de retraite spirituelle de El Hadji Maodo Malick Sy, qui sera célébrée le 9 février 2019, Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn Dabakh a lancé un message fort aux Sénégalais. Il leur a demandé de bannir toutes les formes de violences, qu’elles soient physiques, verbales, morales et psychologiques, dans leurs discours.
Pas de violence, des prières communes, un Sénégal debout contre toutes formes de tensions politiques : C’est la thérapie de choc préconisée par le guide religieux de Diacksao, Serigne Sidy Ahmed Sy Ibn Dabakh, hier lors de son traditionnel point de presse sur les préparatifs de la commémoration de la 16e édition du Gamou de Fass-Diacksao. «Préservons et consolidons la paix, gage de stabilité, de cohésion sociale, de prospérité», a demandé le religieux au nom de son porte-parole Abdou Aziz Diop. «Le Gamou se tient dans un contexte préélectoral. Serigne Sidy Ahmed Sy invite donc tous les acteurs à éviter toutes les formes de violences, qu’elles soient physiques, verbales, morales et psychologiques.» Il annonce que «des prières seront faites avant et pendant le Gamou», mais au-delà, le marabout de Diacksao se devait de lancer un appel «à l’ensemble des citoyens sénégalais, la classe politique, la société civile, les religieux, la presse, les citoyens sénégalais pour la préservation et la consolidation de la paix». Il a demandé à ce que des prières soient formulées, de même que des récitals de Coran dans tous les daaras et au sein de toutes les familles religieuses pour conjurer le mauvais sort, la division et la violence comme le faisait son père Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Aussi que la charité soit faite à l’endroit surtout des démunies. Il insiste : «Nous sommes dans un bateau, comme le disait Mame Abdou. Il s’appelle Sunu gal. Nous devons tous œuvrer pour qu’il ne chavire. Et cela, en mettant en avant l’intérêt général et supérieur de la Nation au détriment des intérêts partisans où claniques.»
Le marabout souligne que «le Gamou sera aussi un moment de solidarité, puisqu’au-delà des prières, une journée de consultations médicales gratuites, à laquelle tous les villages environnants seront conviés, sera organisée le jour du Gamou avec des équipes médicales pluridisciplinaires, suivie de remise gracieuse de dons de médicaments». Serigne Sidy Ahmed Sy n’a pas manqué de solliciter l’érection d’un forage et d’une maternité dans la localité de Fass-Diacksao qui polarise 38 villages. «Le seul forage qui existe aujourd’hui dans la localité date de 1983. Cela fait donc 35 ans que l’infrastructure hydraulique existe. Et avec la démographie galopante, le bétail, les travaux champêtres et agricoles, les besoins se sont accrus», explique Abdou Aziz Diop qui plaide ainsi l’érection d’un deuxième forage dans la localité. Ce, d’autant que «l’Etat est en train de faire beaucoup de choses dans le cadre de sa politique urbaine et rurale, surtout dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc). Nous demandons, dans ce cadre, la construction d’un second forage ici à Fass-Diacksao». Egalement dans le domaine de la santé, les autorités de la cité religieuse ont demandé la construction d’une maternité au niveau du poste de santé. «L’infrastructure permettra de prendre en charge correctement les femmes qui vont jusqu’à Pire pour se faire accoucher. Certes nous disposons d’un poste de santé depuis 2016, avec un infirmier chef de poste, mais le personnel est insuffisant», dit-il. Toujours dans ce chapitre sanitaire, l’autorité religieuse de Diacksao a demandé la mise à la disposition du poste de santé d’une ambulance médicalisée pour pouvoir assurer les évacuations, surtout celles nocturnes.
Au programme de la 16e édition du Gamou de Diacksao, prévue le 9 février prochain, où toutes les dispositions pratiques ont été prises par les autorités pour son déroulement, selon Abdou Aziz Diop, un «xadaratoul diouma» sera organisé le vendredi 8 février, suivi de prières. Et l’innovation de cette année reste l’exposition numérique qui retrace la vie et l’œuvre de El Hadji Maodo Malick Sy et de ses illustres descendants pour coller un peu à l’actualité, selon Abdou Aziz Diop.
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