En plus d’avoir demandé qu’«une sanction à la dimension de l’acte soit infligée aux députés qui sont à l’origine des incidents regrettables survenus à l’Assemblée nationale dont le principal acteur, Massata Samb, est originaire de Tivaouane», les responsables de la coalition présidentielle Benno bokk yaakaar du département de Tivaouane invitent aussi la Justice à «traiter cette question sans aucune forme de faiblesse ou de complaisance, parce que c’est inédit dans notre histoire politique et parlementaire». Toutefois, l’inter-coalition Yewwi-Wallu de Tivaouane, qui dit soutenir avec toute l’énergie requise, le député mis en cause, remarque, de son côté, que «l’épisode de cette semaine à l’Assemblée est un chapitre de cette longue série d’intimidation, de sarcasmes des députés de Bby».Par Cheikh CAMARA

– Le ministre Abdou Ndéné Sall, responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Tivaouane, fustige «l’attitude irresponsable des députés qui sont originaires de Tivaouane et qui ont eu à frapper une dame en état de grossesse». Il pense que «c’est un acte regrettable, causé par l’avènement de Yaw, qui a eu un nombre de députés assez important au niveau de l’Assemblée, lesquels, plutôt que d’entretenir des débats constructifs, préfèrent verser dans l’amalgame, l’intoxication, les fausses nouvelles, les accusations». Ce qui, à ses yeux, «n’améliore pas les conditions de vie des populations». Ce proche du Président Macky Sall demande à la Justice qui, dit-il, est «un régulateur social par le droit», de «s’autosaisir». Et d’indiquer : «Nous allons faire le tour des marabouts pour leur expliquer ce qui s’est réellement passé à l’Assemblée nationale.» Le responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr) dans le département de Tivaouane, Bara Ndiaye, par ailleurs Directeur général de la Maison de la Presse, lui, de condamner de «la façon la plus ferme, cette agression d’une gravité sans commune mesure». Il remarque que «de mémoire de Sénégalais, jamais de tels ne se sont produits à l’Assemblée nationale, avec tentative éhontée de régler les questions, les contradictions, les prises de position par la force, l’insulte et la violence. C’est inédit dans l’histoire parlementaire du Sénégal. Tout le monde espérait, qu’avec cette représentation plus large, plus importante de l’opposition, la pluralité, le choc des arguments, des contradictions fondées sur les idées, allaient s’instaurer, pour être la sève nourricière de notre démocratie parlementaire et non des gifles, des coups de pied au ventre à une dame parlementaire, de surcroît en état de grossesse, selon les informations données à la suite de cette barbarie». Un tel acte, venant d’un député élu par le département de Tivaouane, est, à ses yeux, «extrêmement grave, car Tivaouane ne mérite pas un tel représentant, Tivaouane ne souhaite pas être représenté par un tel individu, qui n’a aucune forme de respect pour la gent féminine».

Bara Ndiaye rappelle que «l’Assemblée nationale est un haut lieu d’expression des idées, du pluralisme dans le débat politique, d’affirmation et de défense des idées des uns et des autres». D’ailleurs, poursuit-il, «cette pluralité et cette représentativité beaucoup plus importante de l’opposition n’ont de sens que lorsqu’elles contribuent à enrichir le débat démocratique et non à insulter, à donner des coups de pied à des dames dont le seul tort est d’exprimer leurs idées».

Malheureusement, regrette l’ancien maire de la commune de Méouane, «cet acte porte la signature de notre département et son auteur a perdu aujourd’hui toute forme de légitimité à parler au nom de Tivaouane, parce que ce qu’il vient de faire est aux antipodes des valeurs préconisées à Tivaouane et des comportements connus dans la cité religieuse».

L’inter-coalition Yewwi-Wallu de Tivaouane manifeste sa solidarité à Massata Samb
«L’épisode de cette semaine à l’Assemblée est un chapitre de cette longue série d’intimidation, de sarcasmes des députés de Bby. En sus de l’arrestation de Pape Alé Niang, l’audition de Ousmane Sonko, l’arrestation de ses gardes du corps, la surveillance quotidienne du leader du parti Pastef par les éléments de la police et la Gendarmerie nationale à l’occasion de son Némékou Tour, le verdict de l’appel de Barthélemy Dias, l’introduction de la Gendarmerie nationale à l’Assemblée nationale pour imposer, forcer un président fantoche, entre autres, constituent autant de dérives notées du côté du pouvoir pour intimider une opposition responsable et consciente, lesquelles sont des éléments qui prouvent à suffisance les exactions du pouvoir en place qui a réunit tous les ingrédients pour installer une dictature ad libitum», relèvent les responsables de l’inter-coalition Yewwi-Wallu de Tivaouane. Mais de considérer que «cette volonté de réduire l’opposition à sa plus simple expression ne prospérera guère».

Sadieubou Mbaye, coordonnateur départemental de Taxawu Senegaal Tivaouane, note qu’«en carence d’arguments, des députés de la coalition Bby se lancent sans vergogne dans une campagne de diabolisation et de stigmatisation de l’opposition pour empêcher les députés des autres coalitions à faire briller la vérité». Ainsi, souligne-t-il, «leur maître-mot ou mot d’ordre, c’est chahuter, saboter, invectiver, faire l’apologie de Macky».
Correspondant