«La seule idéologie de ces prétentieux de Yewwi askan wi se résume à l’arrogance, à la violence verbale et physique. Ils n’ont aucune notion de l’Etat et de la pratique parlementaire.» Ce sentiment de désespoir émane de certains responsables de la mouvance présidentielle à Thiès, qui se disent dégoûtés suite aux incidents survenus à l’Assemblée nationale à l’occasion du vote du budget du ministère de la Justice.Par Cheikh CAMARA –

«Si l’Etat démissionne et affiche une impuissance à s’acquitter de sa fonction régalienne, celle de protéger les citoyens et leurs biens, alors ce sera la porte ouverte à toutes les dérives.» L’avertissement est du responsable de l’Apr dans la commune Thiès-Ouest, Edouard Latouffe, qui indique : «La scène animalière (agression contre la députée Amy Ndiaye Gniby) dont nous sommes tous témoins est la preuve que la confrontation est inévitable. Que le Yewwi se le tienne pour dit. Ce sera désormais la Loi du Talion, œil pour œil, dent pour dent.» Le cadre à la Lonase répète «avoir dit à suffisance qu’on ne devrait jamais mettre le Président Macky Sall devant cette situation politique très inconfortable». Selon lui, «le ton avait été donné lors de l’installation officielle des députés consacrant l’élection du bureau. La vérité est que la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale ne nous facilite guère la tâche, nous qui assumons notre appartenance au camp de la majorité». Et de poursuivre : «L’opposition engage la bataille sur deux fronts, sur le terrain politique et à l’intérieur de l’Hémicycle. Sur le terrain politique, certains responsables de notre mouvance refusent d’organiser la résistance au motif qu’ils n’ont plus de postes. D’autres sont mi-figue mi-raisin. Ils ne mouillent plus le maillot et ne défendent plus le Président Macky Sall.» Edouard Latouffe de considérer encore que «l’heure est donc grave et le Président Macky Sall doit faire bonne lecture du nouveau contexte politique et prendre les décisions qui s’imposent». Edouard Latouffe se veut catégorique : «Les mois qui nous séparent de la prochaine Présidentielle risquent d’être difficilement gérables.»

Pour Ameth Mbaye, responsable du mouvement Siggi Jotna du Directeur général de l’Aibd, Abdoulaye Dièye, et membre de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby), «aucun démocrate ne peut passer sous silence cet acte odieux d’une bestialité inqualifiable. Aucun Sénégalais épris de paix et de justice ne peut manquer de dénoncer de telles dérives qui ternissent gravement l’image de l’institution parlementaire». Il condamne avec la dernière énergie, «la violence verbale et physique à l’Assemblée» et souhaiterait que «justice se fasse». Selon lui, «les députés de Yewwi askan wi sont indignes de représenter le Peuple» et «tous les démocrates, la Société civile, doivent dénoncer de tels actes». M. Latouffe de souligner qu’«il ne fait l’ombre d’aucun doute que nous allons progressivement vers des moments de tension permanente. L’opposition impose un rapport de force par la violence du discours aux fins d’évacuer et de tuer dans l’œuf la question du troisième mandat». Il pense aussi que «si elle n’a pas en face d’elle une majorité très forte qui comprend parfaitement les enjeux du moment, nul doute qu’on ne sera pas trop loin d’une seconde vague tant théorisée par Ousmane Sonko».

Il attire l’attention sur le fait que «c’est aujourd’hui que la loyauté au Président Macky Sall trouve sa pertinence. Nous devons obligatoirement constituer un bouclier derrière le Président Sall, pour défendre la République contre les animateurs de cet axe du mal qui font usage d’armes non conventionnelles pour accéder au pouvoir». D’après lui, «ceux qui ont un plan B doivent libérer leurs postes. Il est totalement exclu que le Président Macky Sall laisse aux commandes des responsables qui sont en intelligence avec l’adversaire». Et d’alerter : «Cette période est très sensible et l’heure est grave.»
Correspondant