Les autorités togolaises sont déterminées à faire jaillir la lumière dans l’affaire dite de la mort d’un enfant âgé de 10 ans, hier, suite à une manifestation de l’opposition à l’initiative du Parti national panafricain (Pnp). Par le biais de la Direction de la sécurité et de la protection civile, le gouvernement du Togo annonce, à travers un communiqué, que «tout sera mis en œuvre» pour que les actes «commis» par les partisans du Pnp «ne restent pas impunis». «Les deux tireurs ont été heureusement identifiés et sont activement recherchés», informe le document. «Des tirs d’armes à feu ont été effectués à partir des rangs des manifestants» de ce parti de l’opposition et auraient entraîné le bilan suivant : «Un enfant de 10 ans tué, dix personnes blessées dont quatre par fusils de chasse et six par armes de guerre.»
Dans la même foulée, l’Ong Amnesty international appelle, par l’entremise de François Patuel, un de ses chercheurs sur l’Afrique de l’Ouest, et dans un communiqué aussi, à «l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale sur les circonstances de sa mort et l’usage excessive de la force par les forces de sécurité». Toutefois, l’organisation de défense des droits humains note que l’Etat, «malgré les déclarations des autorités en faveur de l’apaisement, la répression des manifestations par les forces armées continue au Togo», n’a pas empêché le meurtre d’hier.
Coupure de l’internet mobile et blocage de WatsApp
Amnesty dénonce la coupure depuis hier matin de l’internet mobile et «la messagerie WhatsApp est bloquée depuis mardi soir». Ce qui, au regard de ces défenseurs des droits humains, est «une violation du droit à la liberté d’expression et (une) entrave au travail des journalistes et activistes des droits humains sur le terrain».
Par ailleurs, faisant état «de violences provoquées par les partisans du Pnp (habillés en rouge)» dans «la ville de Mango où les manifestations n’ont pas été prévues», la Direction de la sécurité et de la protection civile du Togo soutient que cette volonté d’affrontement des partisans du Pnp «s’est traduite dès le matin par des agressions contre les cadres du parti Unir (Union pour la république, au pouvoir) qui se réunissaient au niveau de l’école catholique de Mango». Elle poursuit que les membres du parti au pouvoir «(…) ont quitté les lieux avec plusieurs blessés pendant que les membres du Pnp mettaient le feu à des voitures et des maisons appartenant aux militants du parti Unir». «Ce comportement est la suite malheureuse des appels lancés la veille par le parti Pnp», rappelle encore la Direction de la sécurité et de la protection civile du Togo.
Au Togo, l’opposition avait prévu de manifester sur l’ensemble du territoire national les 20 et 21 septembre, dans le but de protester contre le projet actuel de réforme constitutionnelle. A Mango, l’usage supposé de balles réelles par les Forces armées et des violences attribuées à l’opposition ont fait un mort et plusieurs blessés parmi les manifestants et provoqué la destruction par des manifestants de biens privés et publics.
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