TOUBA – Conséquences des inondations : LE KHALIFE APPELLE AU SECOURS
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A Touba, le jour d’après est toujours difficile : il y a un troisième décès alors que l’eau reste visible partout en dépit des efforts de pompage. Peiné par la situation, le khalife des Mourides a débloqué 200 millions F pour soutenir les sinistrés.
A Touba, on fait le point de ce drame en cours provoqué par les fortes pluies du lundi. Un jeune homme est décédé hier par électrocution au quartier Keur Niang. Alors qu’il tentait de voler au secours des sinistrés qui ont passé de longues nuits à la belle étoile ces deux derniers jours. Ce décès est le 3ème depuis la survenue de ces inondations.
Très «touché» par cette situation, le Khalife général des Mourides a sorti une enveloppe de 200 millions F Cfa pour venir en aide aux habitants de la ville religieuse durement touchés par cette épreuve. Hier, Cheikh Bass Abdou Khadre a fait le tour de la cité pour s’enquérir de la situation. Elle est catastrophique. «Si cette situation se reproduit l’année prochaine, ce sera la catastrophe», avertit le porte-parole du Khalife général des Mourides. Un peu partout, il a tenté de rassurer les populations en leur demandant de faire preuve de résilience pour dépasser cette épreuve. «Serigne Mountakha comprend combien les sinistrés souffrent. Et il ne restera pas les bras croisés sans leur venir en aide. Rien que pour ce Gamou, il a distribué près de 200 bœufs aux familles religieuses de ce pays. Par conséquent, il n’est pas utile de dire qu’il viendra à la rescousse des familles impactées. Vous qui êtes de l’Etat ne devriez pas aussi manquer de jouer votre partition», assure Cheikh Bassirou Mbacké. Ces dernières heures, personne n’a été épargné dans la ville. Même le cœur de la ville historique de Touba. «Mes deux frères qui habitent à côté ont dû quitter leurs maisons alors que jamais, dans le passé, ils n’ont été inquiétés. En 2010, le Président Wade nous avait avertis de l’imminence de la remontée de la nappe. Le khalife avait, d’ailleurs, envisagé de s’en occuper dès après la dernière Présidentielle. Le nouveau chef de l’Etat s’est finalement engagé à tout prendre en charge. C’est le moment ou jamais de vous y mettre. Ce serait la catastrophe si cette situation se reproduisait l’année prochaine. Je pourrais, moi-même, être appelé à abandonner ma maison. A Ndamatou, des familles de Serigne Fallou ont été obligées d’abandonner leurs maisons. Beaucoup de concessions ne peuvent plus disposer de fosses septiques à cause de la présence quasi permanente des eaux. Finalement, on se rend compte que les forages de rabattement ne sont pas efficaces», ajoute-t-il.
Un peu partout, des machines de pompage essaient de remettre la ville à sec. Cela reste un effort dantesque, même des sapeurs-pompiers, des agents de l’Office national de l’assainissement (Onas), de Touba ca kanam et des bonnes volontés sont au travail. Cheikh Tidiane Dièye rassure comme il peut : «On a pris la décision de laisser dans les zones inondables, le matériel de pompage acheminé de Dakar. Les solutions transitoires feront bientôt place aux solutions structurelles avec le démarrage d’un plan directeur en vue.» Accompagné du Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal, des autorités administratives de la région de Diourbel et du maire de Touba, le ministre de l’Hydraulique explique : «Le réseau d’assainissement n’a pas forcément la capacité de tout aspirer dans l’immédiat, quand il tombe autant de pluie. Il y a eu des inondations dans beaucoup de quartiers, y compris les alentours de la Grande mosquée.» A Touba, il visité des édifices publics et des quartiers inondés dont la résidence Cheikhoul Khadim, la Grande mosquée de la ville et le quartier Keur Niangue.