Toubab Dialao – Résilience aux changements climatiques : Des organisations misent sur la déconstruction des narratifs rédhibitoires

Dans le cadre de la résilience aux changements climatiques, il est essentiel de systématiser un ensemble de récits pouvant servir de base de plaidoyer efficient en faveur de la justice climatique en Afrique.Par Alioune Badara NDIAYE –
Autant de questions et d’interrogations : quel est l’impact des engrais chimiques dans la vallée du fleuve Sénégal, la déforestation dans le Sud et l’Est du pays, l’érosion sur le littoral … Des défenseurs de l’environnement, en conclave de trois jours à Toubab Dialao, se sont épanchés sur ces thèmes et d’autres impactant les différentes zones agroécologiques du pays pour une riposte plus adéquate face aux changements climatiques. L’objectif de la rencontre étant de capitaliser et de systématiser un ensemble de récits climatiques pouvant servir de base de plaidoyer efficient en faveur de la justice climatique en Afrique. «Nous avons réfléchi sur quels sont les récits que nous pouvons développer pour mieux informer le monde et la population sénégalaise des impacts du changement climatique, et quels sont les contre-récits qu’on devrait déconstruire pour permettre aux citoyens et décideurs de s’engager pour la justice climatique», a indiqué dimanche, jour de clôture, le conseiller en recherche et en innovation pour Oxfam, Fadel Diop. Il s’est agi, à travers la rencontre, de permettre à chaque entité d’élaborer un récit pour mettre en exergue les impacts du changement climatique dans son terroir ; le tout pour déconstruire des narratifs ancrés dans la mémoire collective et étant des freins pour une meilleure prise en compte du phénomène. «Le récit est une technique assez innovante. On s’est dit que c’est l’un des meilleurs moyens pour changer les mentalités. Pour agir sur le climat, c’est avant tout une question de mentalité (…) il n’y a pas beaucoup d’actions de résilience pour permettre aux populations africaines de s’adapter. Ces actions ne sont pas connues parce qu’il y a des narratifs qui empêchent les gens d’agir. Ces narratifs, qui contribuent à l’accélération de la dégradation, doivent être déconstruits et le récit est le meilleur moyen pour déconstruire ces narratifs», a dit Diop, assurant que les participants vont être des vecteurs de transmission des récits. «Le fait d’être présente à cette rencontre va nous permettre de pouvoir renforcer les mentalités pour sauver notre environnement», a relevé Ndèye Yacine Diop, ayant été de l’équipe du récit sur l’érosion côtière. Les productions sonores, réalisées au cours du conclave, seront par ailleurs diffusées sur plusieurs plateformes pour une sensibilisation plus optimale au profit des populations qui n’ont d’autre choix que de se montrer résilientes face aux changements climatiques.
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