Après une tournée de trois jours (du mardi 8 au jeudi 10 septembre 2020) dans le Bassin-arachidier, le coordonnateur du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis) a constaté le démarrage effectif des travaux de réhabilitation des neuf périmètres maraîchers féminins sélectionnés dans les régions de Thiès, Fatick et Kaolack. Aly Sané Niang a, tout de même, relevé quelques retards dans certains sites. Keur Aly Guèye, village situé dans la commune de Keur Samba Guèye, région de Fatick, a été la dernière étape de la tournée que vous avez faite dans le bassin arachidier autour des aménagements du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel dans le cadre des premiers périmètres essentiellement féminins que le Pariis met en place. Qu’avez-vous retenu, après ces trois jours de visite ?

Au cours de ces trois-quatre jours, nous avons pu visiter un certain nombre de sites à Thiès, Kaolack et Fatick. Ce que nous pouvons retenir globalement, avec satisfaction, c’est le démarrage effectif des travaux sur le terrain. Et au niveau de certains sites, le niveau d’avancement est satisfaisant, même si nous devons constater quelques retards au niveau d’autres sites où effectivement, je pense que les travaux de forassions devraient être terminés. Mais globalement, le niveau d’avancement des travaux est assez satisfaisant. D’autant plus que sur l’ensemble des sites, en tout cas sur la majorité, on a constaté que les travaux de clôture sont bouclés. On a aussi constaté que les travaux de forassions sont pour l’essentiel bouclés. Après cette phase-là, il s’agira effectivement, de mettre en place le réseau d’irrigation. Et de ce point de vue, nous pensons que nous pouvons respecter les échéances qui sont prévues dans le cadre de ce projet. Et que d’ici la fin de l’année, nous pourrons être là encore pour la réception des travaux. Donc, globalement, il faut encourager l’entreprise à accélérer le rythme des travaux ; demander au bureau de contrôle de faire un suivi très strict de la réalisation, puisque nous avons un défi de qualité et là, nous comptons sur le bureau de contrôle pour nous assurer que tout ce qui se fera autour de ce projet d’ancrage, sera des travaux de qualité.
L’autre satisfaction constatée, c’est l’engagement des bénéficiaires. Les femmes sont mobilisées autour de ce projet, parce que simplement peut-être qu’elles ont perçu l’importance de ce type de projet qui va alléger sensiblement, la pénibilité de leur travail. De ce point de vue, elles attendent avec beaucoup d’espoir la finalisation des travaux. Et le Pariis va prendre toutes les dispositions nécessaires pour que le projet se déroule comme prévu à la grande satisfaction de ces braves femmes. C’est un message que je lance à toutes les parties.

Un problème lié à l’accès au foncier a été noté sur certains sites. Comment comptez-vous y prendre pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés ?
Sur l’ensemble des neuf sites, il y en a quelques qui sont des périmètres assez réduits, sur un ha. Mais il faut aussi noter qu’il y en a d’autres qui sont un peu plus grands, ce sont des périmètres sur deux, trois, quatre, voire cinq ha. Effectivement, pour pouvoir atteindre le maximum de bénéficiaires, je pense qu’il faut autant que possible, essayer d’élargir les périmètres. Mais il faut dès fois comprendre que l’accès au foncier est une difficulté dans certaines communes. On va ainsi travailler de façon très étroite avec les différents élus pour que dans les prochaines étapes, on puisse disposer d’emprises beaucoup plus grandes, afin que nos réalisations touchent le maximum de populations. Il faut comprendre tout simplement que là, ce sont des projets, comme on a dit, d’ancrage, des projets tests, même si les superficies sont réduites, l’important c’est qu’au moment de l’évaluation, qu’on se rende compte qu’effectivement, que ces périmètres son bien exploités. Et là, si c’est le cas, on ne doute pas que les élus pourront mettre à disposition du projet des surfaces beaucoup plus grandes pour qu’on fasse des aménagements de plus grande ampleur, parce que nous mettons en place des réseaux d’irrigation assez coûteux et les réseaux d’irrigation sont assez modernes, puisqu’il s’agit d’aspersion ou de goutte à goutte. Et pour mieux rentabiliser l’investissement, je pense qu’il faudrait peut-être des superficies un peu plus grandes.

Le Pariis compte apporter une nouvelle technologie pour alléger la pénibilité des travaux des femmes. Mais la maîtrise de cette technologie par ces bénéficiaires pose problème. Ce qui risque d’impacter négativement la durabilité des équipements. Que comptez-vous faire pour relever ce défi ?
Nous savons que ce sont de nouvelles technologies, en tout cas dans certaines zones. Ça veut dire qu’il faut prévoir tout un accompagnement pour que ça soit une réussite. Parce qu’aujourd’hui, si les gens ont l’habitude de travailler avec des arrosoirs et que vous leur amener un nouveau système, il faut mettre l’accompagnement nécessaire. Et là, le Pariis est conscient de ça. Avant même que les travaux soient terminés, les bénéficiaires pourront bénéficier d’un renforcement de capacités adapté pour qu’au finish, ils puissent gérer au mieux les aménagements qui seront mis à leur disposition.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Pariis, vous vous appuyez beaucoup sur l’existant. Pourquoi ? Quelles sont les leçons apprises des projets précédents ?
Comme leçons apprises, je dois rappeler que la stratégie du Pariis, ce n’est pas de recréer la roue. Nous voulons nous appuyer sur l’existant. Nous voulons apprendre des échecs des projets précédents. Nous voulons aussi tirer le meilleur profit des bonnes pratiques des projets précédents. C’est ça vraiment la démarche du Pariis. C’est dans ce sens que dans notre intervention, nous avons une approche la plus participative possible. Nous mettons en avant les producteurs depuis la formulation. On les met en avant dans toutes les étapes du processus pour nous assurer qu’au finish, les périmètres sont bien réalisés ; mais ils sont bien entretenus et bien gérés.
C’est d’ailleurs pour cela que nous avons une composante assez importante dans le cadre du projet. C’est la composante «gestion des connaissances», parce que nous avons considéré que si nous essayons de tirer profit des meilleures pratiques de nos projets précédents, nous pourrons éviter certaines erreurs que nous remarquons au niveau de certains sites où on met beaucoup de ressources financières et quand vous revenez deux ans après le départ du projet, souvent on constate qu’il y a des problèmes dans la gestion.