Tourisme dans le département de Mbour : Les jeunes hôteliers veulent sortir le secteur de ses difficultés

Les jeunes hôteliers du département de Mbour sont très inquiets de l’avenir de leur profession. Face à une saison morose, où les touristes se font désirer, l’Association des jeunes hôteliers et restaurateurs de la Petite Côte a fait face à la presse hier pour inviter les autorités à les accompagner pour sauver leur métier.
Mbaye Ndiaye, président de l’Association des jeunes hôteliers et restaurateurs de la Petite Côte (Aj/Hotelsen), a décidé d’étaler hier devant la presse les nombreuses complaintes de ses camarades qui s’estiment laissés en rade par les autorités dans leur domaine d’activité. «A Mbour, on ne peut pas parler de tourisme sans associer les jeunes Sénégalais, promoteurs et détenteurs de réceptifs dans la Petite-Côte. Aujourd’hui, nous ne sommes pas représentés, nous ne sommes pas reconnus alors que c’est nous les acteurs du tourisme. Il n’y a que des jeunes Sénégalais qui se battent nuit et jour pour relever le tourisme dans la localité, mais nos efforts ne sont pas récompensés. Il n’y a personne qui nous vient en aide», se plaint le président de l’Aj/Hotelsen.
Lors de ce point de presse, il a également dressé un tableau sombre du tourisme qui est aujourd’hui miné par de nombreuses difficultés : «On dirait qu’on exclut Mbour du tourisme parce que quand on parle de tourisme sur la Petite Côte, on ne parle que de Saly. Mais Mbour est le berceau du tourisme dans la localité alors qu’on est laissé en rade. On se décarcasse tous les jours. Même pour avoir des papiers administratifs, on fait des pieds et des mains. Et pourtant, ce sont les autorités qui devraient nous le faciliter parce que nous sommes des créateurs d’emplois dans la Petite Côte», a dit Mbaye Ndiaye, accusant même certaines autorités d’être à l’origine de leurs difficultés. «Même si certains nous appuient, d’autres responsables du tourisme semblent méconnaître leur rôle. Si le Président (de la République) a dégagé un fonds pour soutenir les jeunes et les femmes dans le tourisme, les responsables locaux doivent connaître les besoins des acteurs et leur trouver des réponses. Ce qui n’est pas le cas. Les membres que vous voyez ici sont tous des employeurs qui détiennent des établissements.»
Mais le plus écœurant pour ces hôteliers, c’est l’heure que les autorités leur imposent pour fermer leurs restaurants, sans oublier le manque de lieu de loisir. «A Mbour, on ne peut pas concevoir qu’on nous impose de fermer tous les restaurants à minuit. On nous rétorque que c’est une loi qui a été votée en ce sens, mais une loi qui n’est pas appliquée dans les autres parties du pays. A Saint-Louis, Dakar, Tambacounda, Ziguinchor, entre autres, les restaurants ouvrent jusqu’à 5-6 heures. Il n’y a pas d’heure pour manger. Aussi, en tant que ville touristique, Mbour ne dispose que d’une discothèque à laquelle on a imposé certaines conditions d’exploitation sur lesquelles je ne reviendrai pas. Alors qu’on ne peut pas parler de tourisme sans loisir ni lieu de détente», a déploré M. Ndiaye. Ses mandants invitent les autorités à plus de respect, mais également à plus de reconnaissance de la part de l’Etat. Maintenant, pour prendre leur destin en main, les membres de cette association viennent de lancer une plateforme dénommée «Tourisme gnoy borom» (le Tourisme nous appartient) pour mener le combat pour une meilleure amélioration de leurs conditions de travail.
Au président de la République et au ministre chargé du Tourisme, cette association n’a pas manqué de lancer un appel. «Le Président Macky Sall avait lancé un programme d’accompagnement pour les micro-entreprises touristiques. Ce programme nous était destiné, mais on ne sent pas cet accompagnement et le constat est là. Aujourd’hui, on ne peut pas parler de tourisme à proprement parler», fait remarquer le président de l’Association des jeunes hôteliers et restaurateurs de la Petite Côte. «Les jeunes qui s’activent dans le secteur touristique n’ont aucune ressource pour développer leurs activités. Les autorités qui doivent nous accompagner nous mettent des bâtons dans les roues, alors que nous sommes des investisseurs. Personnellement, j’ai mis plus de 97 millions de francs dans les établissements de tourisme que je détiens à Mbour. Sans oublier les autres secteurs que nous développons dans le cadre de notre programme», a déploré M. Ndiaye.
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