Tracasseries présumées des services du commerce et de l’hygiène publique : Les commerçants en grève à Vélingara

Les commerçants établis dans le territoire communal de Vélingara, «victimes de faits de contrôles réguliers, intempestifs et assortis d’amendes forfaitaires sans fondements légaux», ont observé une journée de grève hier lundi pour informer l’opinion et chercher à mettre fin à cette «injustice».
Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant) – Une bonne partie des commerces et étals du marché central de Vélingara ont baissé leurs rideaux hier lundi. Ces grossistes, semi-grossistes et tabliers ont voulu ainsi protester contre, disent-ils, «les contrôles sévères et rapprochés des services du commerce et de l’hygiène publique. Avec son lot de taxes très élevées», a dit le porte-parole et Secrétaire général de l’Association des commerçants détaillants de Vélingara. Alassane Sow de marteler : «Nous voulons bien être contrôlés, mais ce doit être tout au plus un contrôle mensuel et non si rapproché et si chèrement payé.»
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Selon ces boutiquiers, le Service d’hygiène procède à des contrôles tous les 15 jours et inflige à chaque visite une amende qu’ils payent «sans recevoir en contrepartie un reçu de paiement». Des rencontres entre les services incriminés et les boutiquiers n’auraient pas réussi à tempérer l’ardeur des services techniques de l’Etat à faire des descentes régulières dans les cantines et marchés. Conséquences, selon M. Sow, «certains jeunes commerçants ont fermé boutique, après avoir mis tout leur bénéfice dans le paiement de taxes. Ils cherchent même à sortir du pays pour l’aventure».
«Il ne revient pas aux commerçants de déterminer la périodicité de nos visites»
Le chef du Service départemental de l’hygiène de Vélingara ne s’est pas fait prier pour réagir aux accusations de boutiquiers de Vélingara. «Nous n’avons rien fait d’illégal. Nous avons saisi dans leurs boutiques 8 tonnes de produits périmés, impropres à la consommation et voilà les souches des carnets de paiement des transactions», rétorque l’adjudant Pathé Baldé, tout en exhibant les dits carnets contenants chacun une liasse d’argent. Puis de poursuivre : «Il ne leur revient pas de déterminer la périodicité de nos visites dans les boutiques. Nous le faisons selon un planning départemental tenant compte du faible personnel disponible. La loi nous autorise à descendre tous les jours dans les domiciles ou lieux recevant du public. Ils ne peuvent pas nous arrêter.»
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Le chef du Service départemental du commerce, Mamadou Kâ, interrogé, a répondu : «En ce qui concerne mon service, le contrôle est fait tous les 3 mois. Et les amendes dépendent des produits saisis dans le magasin. Certains magasins contiennent du tabac, des produits frauduleux et des produits pharmaceutiques ; ce qui est interdit par la loi. D’autres ne respectent pas les prix fixés par l’Etat. Dans ces cas, il est normal que l’amende soit salée pour dissuader. La transaction est prévue par la loi et elle éteint l’infraction.»
akamara@lequotidien.sn